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Akira Kosemura

: Interview avec Akira Kosemura



Retour avec Akira Kosemura sur trois années de compositions néo-classiques et de collaborations internationales.

Compositeur, pianiste et sound designer depuis plus d’une dizaine d’années, Akira Kosemura sort en cette fin 2019 la compilation Diary 2016-2019 (en écoute ici), parue le 25 octobre sur son label Schole Records. Deux ans après le très beau In the Dark Woods, mélangeant field recording et pièces de musique classique pleines d’émotion, cette compilation condense trois années riches en création musicale. Nous avons voulu lui poser quelques questions à l’occasion de cette sortie.

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Jonathan : J’ai découvert ta carrière d’artiste il y a quelques mois de cela. On pourrait qualifier ton style de “néo-classique”, en citant des noms comme Nils Frahm ou Ryuichi Sakamoto, qui doivent certainement être de tes influences. J’ai pu sentir également quelques influences de musique pop, un peu comme ce que fait l’artiste canadien Chilly Gonzales. Que penses-tu de cette "étiquette" et de ces influences ?

Akira Kosemura : Je suis bien conscient que ma musique puisse être qualifiée de "néo-classique", mais cela ne signifie pas grand chose pour moi. Il s’agit juste d'une appellation que l’on attribue aux compositeurs classiques de notre temps. Bien sûr, j’adore Nils Frahm, Ryuichi Sakamoto également; ce sont des compositeurs très talentueux. Pour ce qui est de Chilly Gonzales, je l’ai découvert en 2004, avec son album Solo Piano qui fait partie de ma cd-thèque. C'est l’un de mes albums favoris.

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Jonathan : Il se trouve que je parle un peu japonais. Aussi, j’ai trouvé amusant le fait que ta musique soit si claire, si lumineuse et enjouée, alors que tu te prénommes “Akira” (“lumière” en japonais). Est-ce la façon dont tu souhaites exprimer tes sentiments et tes pensées avec ta musique ? Vois-tu vois la vie ainsi, avec un œil pur, brillant et optimiste ?

Akira : Ha ha, ta perspective est amusante ! Mais non, je ne vois pas ma vie et ma musique de cette façon. Un patronyme est certes une chose importante pour un être humain. Il arrive que les gens agissent au quotidien en accord avec ce dernier, ou encore grandissent en étant influencé par la résonance que ce nom a dans leur vie. Pour moi, c’est la musique qui me sert de vecteur principal pour survivre dans cette rude vie.

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Jonathan : Quelles sont tes principales sources d'inspirations lorsque tu composes ? Est-ce que des thèmes comme la littérature, le cinéma, la nature ou la politique t’influencent ? Peut-être aussi des thèmes plus abstraits comme les relations humaines, l’amour ou la famille ?

Akira : Pour ce qui est de la composition musicale, je n’ai pas d’inspiration en particulier. Je compose comme je respire, mange, bois, dors ou parle. Toutes ces choses qui m’arrivent au quotidien s’installent tranquillement dans mon esprit et ressortent ensuite sous forme de musique. Concernant mon travail de composition pour le cinéma, la télévision, la publicité ou encore les jeux vidéo, je suis toujours très inspiré par le média pour lequel je crée. Mais ces créations ne réapparaissent quasiment jamais dans mes compositions classiques.

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Jonathan : Comment procèdes-tu pour faire émerger de nouvelles idées de compositions ? Est-ce que tu esquisses d’abord des bribes de mélodies et de rythmes ou la trame principale t’apparaît lorsque tu joues sur tes instruments ?

Akira : À vrai dire, c’est un peu des deux. Il m’arrive de composer en écoutant des extraits d’enregistrements de field recording que j’ai moi-même enregistré à l’avance. Puis, sur mon ordinateur, je retouche ces enregistrements, je reviens sur les extraits audios de field recording, le tout associé parfois à des bruits et sons d’habillage… Et j’obtiens quelque chose qui me plait. Pour être honnête, j’ai beaucoup d’options pour créer. Je ne me restreins pas uniquement à l’écriture musicale ou à la composition en jouant sur des instruments.

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Jonathan : Penses-tu que les nouvelles générations ou millennials sont de moins en moins intéressés par la musique classique ? Qu’est-ce que cela te fait, en tant que compositeur classique ?

Akira : La musique classique reste le genre musical le plus populaire et le plus fascinant de ce monde. Je ne me sens donc pas concerné par ce sujet.

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Jonathan : Tu as sorti la compilation ​Diary 2016-2019 sur ton propre label Schole Records le 25 octobre dernier. Cette compilation contient quelques-unes de tes collaborations de ces trois dernières années. Certaines ont été réalisées pour des projets à l’échelle internationale comme le titre « But you are mad » issu de la bande originale du film français Mais vous êtes fous d’Audrey Diwan. Il y a également la très belle chanson « Someday » de ton album de 2016 Momentary: Memories of the Beginning sur laquelle chante l’artiste américano-vénézuélien Devendra Banhart. Qu’est-ce que cela te fait de collaborer avec ces différents projets et artistes internationaux ? Souhaiterais-tu participer à plus de projets de ce genre dans les années à venir ?

Akira : Faire tout cela me plait énormément. Car la culture japonaise promeut un style de vie très individualiste et parfois se distingue de façon très marquée des autres pays de ce monde. Cependant, cela peut être entravant pour des compositeurs classiques comme moi. Aujourd’hui, j’ai l’occasion de collaborer avec des projets cinématographiques anglais et japonais. Je suis également sollicité pour des projets en Europe ou aux États-Unis. J’espère donc que l’année à venir me permette d’avoir à nouveau ce genre d’opportunités.

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Jonathan : Il y a cet artiste français nommé Chassol que j’aime beaucoup. Il joue du piano et compose également pour de nombreux autres artistes. J’ai également eu la chance de discuter avec Christine Ott. Elle est principalement connue pour ses ondes Martenot, mais c’est avant tout une compositrice et pianiste de talent. Connais-tu d’autres artistes comme eux sur la scène internationale néo-classique/pop-classique ?

Akira : Je ne pense pas être un aussi bon dénicheur de musique que toi, car j’aime avant tout écouter la musique que je crée. Composer, c’est écouter sa musique. Aussi, pour faire cela, il est très difficile d’accorder du temps à écouter d’autres musiciens. Mais j’ai des amis et collègues avec qui je gère le label ou parfois avec qui je collabore. J’arrive ainsi à découvrir de très bons artistes. Connais-tu Tim Linghaus ? C’est un compositeur allemand et son nouvel album We Were Young When You Left Home est très orienté musique alternative. Je suis très impressionné par cette œuvre.

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Jonathan : Pourrais-tu citer trois groupes ou artistes que tu as découvert et/ou aimé durant ces trois dernières années ?

Akira : Je viens justement de le citer, Tim Linghaus. Mais également Joep Beving et Hildur Guðnadóttir.

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Jonathan : Quels projets t’attendent en 2020 ?

Akira : Je vais travailler sur différents films, séries et autres programmes télévisés et sur des jeux vidéo. J’aimerai également sortir mon nouvel album si j’ai du temps… Enfin je l’espère !



Interview par Jonathan
le 23/12/2019

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