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Hell

: Interview avec Hell



Faut-il encore présenter Dj Hell ? Patron du label Gigolo Records, pape à la fin des 90's de l'électro-clash , noceur de première, il revient aux affaires discographiques avec un double album à sortir le 27 avril prochain, Teufelswerk, avec un disque pour le "Jour", un pour la "Nuit". Tout un programme.
Il nous en parle avec cette morgue et ce ton toujours aussi... "particulier", pour le dire sobrement.


Pour commencer une question qui nous taraude : où te cachais-tu ces derniers temps ? On avait un peu perdu ta trace, du moins en France ?


J’ai voyagé à travers le monde et produit mon dernier album, dormant la nuit et travaillant le jour pour Gigolo Records. J’ai organisé des soirées pour Gigolo dans le monde entier et suis même devenu un fervent adepte des boites espagnoles et de la scène espagnole.
Sinon, ces deux dernières années j'ai fait une cinquantaine de concerts en Espagne et ai passé le reste du temps à travailler sur mon nouvel album.


Pratiquement deux ans d'absence des bacs (dernière sortie en date, la compilation italo-disco Hellboys), ton dernier véritable album en cinq ans (NY Muscle), est-ce le temps que t'as pris l'élaboration de ce dernier album ?

Effectivement, cinq ans ont passé depuis mon dernier album et il en faudra tout autant pour mon prochain. Donc si tout se passe bien il verra le jour en 2014.
Tu peux me croire, ces dernières années ont été les plus intenses et puissantes de toute ma vie.
Un album doit se préparer à l'avance et le finir peut prendre un certain temps difficile à estimer. C'est vrai que je prends mon temps, mais pourquoi devrais-je me presser et toujours repousser mes limites.
Je pense que cet album est le meilleur que j'ai fait, et si tout se passe bien il apparaitra comme tel surtout parce que j'ai pris mon temps.


Comment est venue l'idée d'un double album ? Et ce concept de "Jour" et de "Nuit" ?

L’idée de faire un album de "cosmic ambient" me trottait dans la tête depuis de nombreuses années; et, créer un album de dance de la meilleure qualité possible pour les "oiseaux de nuit" était une vraie envie, presque un besoin.
Je suis donc revenu là où tout a commencé pour moi en matière de musique, en l'occurrence les années 70, l'époque qui a vu naitre les Pink Floyd et Jean Michel Jarre.
L’autre idée était de créer une musique pouvant être facilement identifiée comme étant de la techno moderne, inspirée par la première vague de house, tout en gardant l'élan des pionniers de musique électronique allemande que sont Neu, Kraftwerk, Can or Eberhard Schoener.


Pourquoi avoir confié la production à Peter Kruder ? Qu'a-t-il apporté au projet ?

Peter et moi sommes des amis de longues dates, il était donc évident que nous finirions par travailler ensemble en studio avec l'aide de Christian Prommer et Roberto Di Gioia pour la partie instrumentale et les arrangements.
Nous avons travaillé comme un groupe le ferait en studio, et l'alchimie a un rendu magique quand tu écoutes un morceau comme The Angst.


De même, la venue d'invités tel que Bryan Ferry et P. Diddy est une idée de qui ? Ont-ils activement participé à l'élaboration des morceaux les concernant ? Comment s'est déroulé l'enregistrement ?

Je ne suis pas un bon chanteur, donc de ce côté-là aussi, j'utilise ce que je peux trouver de mieux, et dans ce domaine, Bryan Ferry est un maitre. A la fois excellent interprète mais aussi un des meilleurs compositeurs qui soit.
Puffy est un génie, et des gens comme moi apprennent beaucoup rien qu'en le regardant.
Je pense que Puffy est en quelque sorte un nouvel Andy Warhol et en ce moment on peut l'entendre dans toutes les afters et dans tous les endroits où on joue de la techno, à travers le monde, les gens vont pouvoir écouter ce qu'il dit. Rien ne peut me rendre plus heureux que d'imaginer travailler avec ces gens-là sur mon nouvel album.


Concernant le contenu de Teufelswerk, peut-on parler de disque hommage ? Ou plutôt d'un réappropriation et d'une remise au goût du jour de tout un pan de la musique électronique allemande, qui irait de Kraftwerk à la Techno ? Quelle était en fait ton idée de départ ? Comment à évoluer le projet ? Rétrospectivement, est-ce que tu t'attendais à ce résultat ?

Ouais, c'est un album hommage au Dj Hell et à sa façon de procéder. Ce n'est pas une remise au goût du jour ni même une réappropriation de quoi que ce soit.
A ce que je vois, c'est difficile pour toi de le définir avec tes propres mots, et ça c'est exactement ce que je cherche, et c'est comme ça que ça doit être.
Je veux me surprendre moi-même, mon public mais aussi tous les passionnés de musique.


Tu reprends un titre d'Hawkind (Silver Machine avec en invité, Marsmobil). Quelle est ta relation avec le Space Rock ? Un amour d'enfance ou une découverte plus récente ? On souhaiterait en savoir plus là-dessus, ton approche et ce qui a dirigé ton choix ?

J'adore Lemmy (NdR : Ian Fraser "Lemmy" Kilmister des Mötorhead et Hawkind) , et cette chanson n’avait jamais été reprise. C'est pour ça que je l'ai faite.
Quant au Space Rock, pour moi, il a toujours été d’actualité.


Est-ce un disque dont tu es fier ?

Reposes moi la question dans cinq ans !


Penses-tu le défendre sur scène bientôt ? Peut-être as-tu déjà commencé ?
Quelles sont tes premières impressions vis à vis de ces dernières sorties Live ? quelles formes, formats prennent-elles?


Pas prévu pour l'instant!
En ce moment je travaille sur des idées et des concepts novateurs. Mais il n'y aura pas de groupe jouant ma musique !
Je ne suis pas Moby.


Plus généralement, comment considères-tu l'état de la scène et de la musique électronique aujourd'hui ? En Allemagne comme ailleurs, ?

Nous sommes au beau milieu d'une des plus grosses révolutions musicales de tout les temps, et ce n'est que le début.
Il y a cinq ans les choses étaient très différentes et tout changera encore dans cinq ans.
Ces changements affecteront les producteurs, les musiciens, les chanteurs les groupes, les djs et tous ceux qui travaillent dans la musique.


Dans quel état d'esprit es-tu aujourd'hui ? Le Hell des débuts et celui qui repart au "combat" aujourd'hui ont-ils changé ? En quoi ? En bien ou en mal ;)

Désolé je ne comprends pas!
Je ne me bats pour rien ni ne défends quoi que ce soit, je ne sais pas ce qui est bien ou mal.
Se battre pour ton droit à faire la fête, c'est ce que les Beastie Boys disaient déjà en 84. Alors je me contenterai de te dire : "voilà de la house music !". Et dis-toi bien que je sais comment l'utiliser.


Pour terminer tranquillement cette interview, quelques questions d'ordre général et bien bateaux.

Qu'écoutes-tu en ce moment ? Ta dernière playlist ?


Regardes sur mon Myspace stp


Que lis-tu en ce moment ?

Laurent Garnier, Electroshock et l'autobiographie de Lemmy, White Line Fever


Un film marquant ?

Liquid Sky de Slava Tsukerman (1982)


Tes projets à cour terme ?

Là tout suite je me rince l'œil !
(NdR : sacré Helmut, sa réponse était assortie d'un lien vers un site porno parlant de maison et de joie , youpi ! )


Et à long terme ?

Je veux construire ma maison et commencer à travailler sur mon premier film.
(NdR: notre traductrice pense à un "clin d'oeil" à la réponse précédente. M'étonnerait pas)


Et bien, merci beaucoup.


Interview via mél
Un grand merci à Céline "Gwadaline" Dobrychine pour la "traduction-minute".



Interview par Yvan
le 20/03/2009

Tags : Hell

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Teufelswerk
(2009)
International DeeJay Gigolo Records
Techno / House / Cosmic Ambient



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