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Pete Philly & Perquisite

: Interview avec Pete Philly & Perquisite



A l’occasion de la sortie de « Mystery Repeats » et de leur tournée, petite interview réalisée par email avec Perquisite, du groupe de hip-hop néerlandais Pete Philly & Perquisite.

Bonjour, pourriez-vous tout d’abord présenter votre groupe et votre musique, pour nos lecteurs qui ne vous connaîtraient pas encore (ce qui mal, mmmkay?)

Perquisite: Nous sommes Pete Philly & Perquisite, un duo hip-hop venant de Hollande. Pete est le mc/chanteur et je suis le beatmaker/producteur. Notre premier album Mindstate est sorti en 2005 et notre second album, Mystery Repeats, vient juste de sortir en Europe.

Vous avez un son assez différent de ce qui se fait actuellement dans le hip-hop, bien que la combinaison de soul/jazz et de hip-hop ait toujours été présent dans le hip-hop (il y a bien sûr A Tribe Called Quest, mais aussi Digable Planets, plus récemment les Roots ou les français d’Hocus Pocus). Comment en êtes vous venus à choisir ce hip-hop teinté de jazz ? Est-ce que c’est également une façon de prendre position contre la vision réduite du hip-hop véhiculée par les clichés des courants les plus commerciaux du hip-hop ?

C’est venu naturellement je pense. Nous avons toujours aimé de beaucoup des artistes que tu cites. De plus, j’aime énormément le jazz, les musiques du monde et la musique classique. Ce qui est génial avec le hip-hop, c’est que tu peux y intégrer tous ces genres, et c’est ce que j’ai essayé de faire à la fois sur ce nouvel album et sur le premier. Concernant les clichés du hip-hop, nous ne prenons pas vraiment position contre eux, mais c’est vrai qu’on ne se reconnaît pas dedans. Le hip-hop est un courant vraiment vaste, et il est vraiment dommage que la plupart du temps ,ce soit son côté le plus caricatural qui retienne l’attention.

Quelles sont vos influences, dans le hip-hop mais aussi les autres styles ?

Mes albums préférés de hip hop datent pour la plupart des années 90 : Illmatic de Nas, Illadelph Halflife des Roots, Midnight Marauders de A Tribe Called Quest, Stake Is High de De La Soul. A coté de ça, comme je le disais, j’écoute énormément de jazz, en particulier de la période entre 1955 et 1965, et de la musique classique. J’aime particulièrement les compositeurs impressionnistes comme Ravel et Debussy. Mais j’écoute aussi beaucoup de soul et de ces créations électroniques qui viennent d’outre-Manche et qui sont arrivées récemment, comme MIA, Four Hero ou Bugz In The Attic. En fait, j’écoute de tout, du moment que ça a une « âme. »

Comment tu travailles tes morceaux ? Je sais qu’il y a un groupe qui tourne avec vous, mais ils participent aux compos aussi ? Et si c’est le cas, est-ce qu’ils apportent leurs touches personnelles ?

Nous travaillons principalement tous les deux en studio. La plupart du temps, nous commençons sur un de mes beats. Pete passe dans mon studio et nous écoutons les nouvelles productions que j’ai récemment faites. Pete peut alors être inspiré par une des prods et nous commençons à travailler à partir de là. Par la suite, Pete peut alors revenir avec les paroles des couplets et une ou deux lignes pour le refrain et nous enregistrons pour voir ce que ça donne. Après ça, je peux réarranger le morceau, ajouter un pont, un sample en plus, des parties de clavier ou de cordes. Pete revient enregistrer, souvent il a de nouvelles idées basées sur mes modifications, et on continue comme ça jusqu'à ce qu’on ait la bonne structure. Je fais les derniers arrangements, puis je mixe le morceau terminé. Et voilà.

Comment est la scène hip-hop néerlandaise, elle n’est pas vraiment connue en France ? Le rappeur le plus connu ici est peut-être Cilvaringz (bien que je pense que beaucoup de gens ne savent pas vraiment d’où il vient).

On a plutôt une bonne scène. Tout spécialement la scène néerlandophone, qui est devenue assez active maintenant, avec des groupes comme Opgezwolle, Typhoon, Jiggy Dje et Extince. La scène anglophone est plus réduite, et je pense que nous sommes l’un des rares groupes, avec Cilvaringz, Salah Edhin et Illicit, à beaucoup travailler hors des Pays-Bas.

Tu penses que vous auriez moins de succès à l’étranger si vous ne chantiez pas en anglais, même en utilisant les mêmes instrumentaux ?

Je ne sais vraiment pas. Je ne pense pas qu’en France cela changerait beaucoup puisque tout le monde ne parle pas forcément bien anglais, mais dans d’autres pays, comme les Pays-Bas, le Royaume Uni (bien sûr) et les pays scandinave, il y aurait une énorme différence, car les gens peuvent vraiment s’identifier aux paroles.

Vous avez tourné avec le Saïan Supa Crew et vous venez de tourner avec Leeroy (ndr : un des membres du Saïan) vous semblez être plutôt proches, tu peux nous en dire un peu plus ?

Nous avons tourné avec eux pendant leur série de concerts en Allemagne en 2006, et nous avons également assuré la première partie de deux de leurs concerts au Bataclan, c’est comme ça qu’on s’est connus. Ce sont des mecs vraiment talentueux et créatifs, et qui en plus font des concerts monstrueux. Et ce sont des mecs avec qui on aime passer du temps. Nous avons vraiment beaucoup d’affection pour eux.

Toutes ces questions amenaient plus ou moins a celle ci.. Sur votre site, vous utilisez le terme « hip-hop européen », que j’ai compris pas comme « du hip-hop fait en Europe », mais comme du « du hip hop fait par des européens (j’entends par la des personnes dont les frontières ne s’arrêtent pas a leur propre pays). Tu penses que les collaborations entre artistes européens, qu’ils soient rappeurs, producteurs ou musiciens, sont sous-exploitées ? C’est plutôt rare de voir des collaborations entre artistes européens. Quand tu écoutes du hip-hop américain, tu n’es pas surpris d’écouter des rappeurs de New-York bosser avec des rappeurs de Los Angeles ou Chicago. A ton avis, pourquoi on voit moins ça en Europe ? La barrière de langage, barrière culturelle ? L’esprit de clocher ?

Ouais, je pense que cela a surtout à voir avec la langue et les différences culturelles. Tu ne peux pas comparer avec les Etats-Unis, puisque les States c’est un pays avec une même culture et une même langue. Mais c’est aussi pourquoi la scène européenne est plus intéressante maintenant, parce que tu as toutes ces cultures et ces différentes visions du hip-hop qu’ont les artistes. Et je pense que, petit à petit, un nombre croissant d’artistes européens commencent à travailler ensemble. Le suédois Promoe (ndr : du groupe Looptroop) a récemment fait un morceau avec un rappeur allemand par exemple, et nous terminons tout juste un morceau avec Leeroy. Il y a vraiment un gros potentiel en Europe en ce moment.

Il y a des artistes (européens ou non) avec qui vous aimeriez travailler ?

Des tas, mais je ne vais pas en parler, ça restera une surprise jusqu’au moment où l’on fera un morceau avec l’un d’entre eux.

Vous êtes en plein milieu d’une tournée en ce moment, comment vous vous préparez ? Est-ce que le fait d’avoir un groupe sur scène avec vous change vos méthodes de travail ?

La grosse différence est que nous avons beaucoup plus de liberté quand nous sommes sur scène. Comme nous travaillons avec de très bons musiciens, nous essayons de leur donner beaucoup d’espace, et c’est pour cela que les versions live des morceaux deviennent très différentes, et c’est réellement intéressant pour nous aussi.

A propos de la scène, j’avais une question pour Pete. Un ami m’a demandé comment ou de qui il avait appris ces mouvements lascifs et sensuel... Alors ?

Haha, tu devrais lui demander... Il est n’est pas disponible en ce moment et difficile a joindre, essaie de lui demander sur notre Myspace.

Bien, c’était ma dernière question. Merci pour ton temps et tes réponses, à bientôt.

De rien, et « merci beaucoup ».


Interview par Traulever
le 19/03/2008

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