2007 est une année importante pour Kitty Yo : quel futur pour le label ? Quelles nouveautés pour cette année ? « Le digital, c’est bien » pourrait être notre credo pour 2007. Saoulé par la lourdeur de l’industrie musicale « classique », nous avons décidé de sortir nos futurs albums en format digital uniquement. Adieu les budgets marketing pharamineux et les rabais juste pour espérer voir le disque dans les bacs, adieu les retours … Bienvenue à la créativité, les artistes et disques somptueux, retour au plaisir de travailler dans le business de la musique.
Quelle a été votre motivation : artistique, purement financière ? En fait un peu des deux. Pour retomber sur nos pieds à chaque sortie CD, il s’agissait de vendre de cinq à six milles copies, sans même compter les frais liés aux salaires, au loyer des locaux … De plus en plus de nouveaux artistes ont besoin de temps pour se développer totalement, il est souvent difficile d’être « rentable » avec un premier album. Beaucoup ont ainsi refusé d’être produits ces dernières années pour cette raison, ce qui représente un immense gâchis pour ceux qui aiment l’artiste en question et sa musique. Ca fonctionne presque de la même manière que les grandes compagnies. Soit tu vends des tonnes tout de suite, soit tu dois « jeter » l'artiste. Se concentrer sur les sorties digitales nous offre, ainsi qu’à l’artiste, la possibilité de se focaliser de nouveau sur une musique excitante et créative, sans ce vieux souci de rentabilité, tout le monde en sort gagnant. L’absence de release de haute qualité est certainement un des problèmes majeurs de l’industrie musicale de ces dernières années.
Quoi de neuf concernant les nouveaux artistes signés, les prochaines sorties ? Kitty Yo reste t’il ce label soucieux d’une musique de qualité sans considération de style ?Complètement, t’imagines pas comme on est heureux et hyper-motivés en ce moment. L’éclectisme reste un maître mot dans notre structure, plus que jamais. 2007 s’ouvre en force avec deux remixes de Chikinki par Tomboy, dans la lignée des précédentes sorties Kitty Cuts très marquées club. Notre premier long format uniquement digital est signé The Tape feat. RQM. Leur album Public Transport (à sortir en avril) est la suite logique de leurs ambitieux et prometteurs débuts amorcés l’an dernier. A venir ensuite : le premier et très spécial album live de Jimi Tenor (Live in Berlin) avec en featuring les déjantés de Rhythm Taxi. Le mystérieux kid londonien Ed Laliq, à la croisée de Human League et Scott Walker, The Divine Comedy et les premiers Bowie. Personne aujourd’hui, excepté peut-être Franz Ferdinand, ne sait jouer avec sa voix comme il le fait. En mai, le Tactile Sessions de Stade avec en guest Elliot Sharp, Infinite Livez ou Nils Petter Molvaer pour ne citer qu’eux, en juin Shadow Huntaz & Kareem pour un Ireparable Damage qui s’annonce percutant. Nous allons également sortir, toujours sous forme digitale, plusieurs albums que nous n’avons pas eu l’occasion de sortir physiquement, Sportsguitar et Zend Avesta par exemple, deux sorties qui me tiennent particulièrement à cœur. Enfin, notre website a été entièrement repensé après cinq années de bons et loyaux services afin de faire place aux possibilités du web 2.0 … Faites-y un tour et envoyez nous vos feedbacks !
Quel est ton sentiment sur la scène électronique actuelle ? Quelles sont tes dernières bonnes surprises en ce domaine ?Honnêtement, ça pourrait être plus excitant. Le style le plus créatif et le plus surprenant reste celui se trouve au confluent de multiples styles. Le crossover est ce qui me stimule le plus. Fuck les étiquettes ! La meilleure mais plus très récente surprise fût pour moi la collaboration Richard Davis / Trentemoller (Always Something Better) l’an dernier. Déjà un classique.
Merci à Ben.
