Entre
Into the labyrinth et
Spiritchaser,
Lisa Gerrad édite son premier album solo.
Recueil de titres plus ou moins anciens,
The mirror pool restera à jamais comme l'un des plus grands albums lyrique/baroque. Grandiloquent, majestueux, talentueux... Les qualificatifs manquent. Ce superbe opus se veut le fruit de la fusion entre les deux grandes époques de
Dead Can Dance. On pense à
Within the realm of a dying sun pour le côté orchestral et mélancolique, et à
Spiritchaser, pour ses influences traditionnelles et ethniques. Parmi tant de trésors on retiendra surtout la voix absolument incomparable de Lisa. Jamais le chant de la moitié de
Dead Can Dance n'aura atteint un tel niveau d'intensité. Véritable torrent d'émotions brutes à chaque parole.
Les pièces maîtresses de cette production intemporelle sont nombreuses. Accompagné tout au long des seize titres par l'Orchestre Philarmonique Victorien,
The mirror pool joue à fond la carte du baroque instrumental.
La bas glace les veines. Grandeur et profondeur. Des cloches teintes parmi les violons, et Lisa pose une ligne de chant grave et sombre.
Persian love song est amené à devenir un classique du genre. Le chant rappelle les opéras balkaniques et l'orchestre accompagne cette mélopée discrètement.
Sanvean vous transpercera la coeur. Violons tristes, et atmosphère miséricordieuse. Sublime et terriblement poignant. Intensité crescendo jusqu'à son envolée féérique au final. Cette chanson vous marquera définitivement, sans que vous y puissiez quoi que se soit.
Ajhon et
Glorafin penchent du côté traditionnel de
Lisa Gerrard. Clavecin, percussions et yang ch'in, rappellent au bon souvenir de
Aion et
Into the labyrinth.
Werd,
Laurelei,
Celon... Autant de bijoux mélodieux. Tous differents, mais tous construits de la même manière. Profondeur des orgues et sections de cordes, limpidité et perfection du chant.
Venteles plonge de plein pied dans la musique type Renaissance. Presque religieuse et divine. On sait que Lisa est reconnue pour ses talents de compositrice, notamment lorsqu'il s'agit de bande originale de films. Les deux titres qui referment
The mirror pool, à savoir
Nillesnha et
Gloradin en sont l'exemple parfait. Dramatiques, profonds et contemplatifs.
Si la mort de
Dead Can Dance a sonné le glas d'une épopée musicale, elle aura cependant permis aux deux protagonistes de cette merveilleuse formation d'exprimer leur génie indépendemment.
The mirror pool est un véritable monument, au delà des barrières du temps. A écouter, posséder et garder jalousement comme un secret d'enfance.
Chroniqué par
Yragael
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