Il y a un peu plus de quatre ans, avec Extérieur Nuit, on parlait du son de Gilles Sornette comme d’un son lo-fi, électro, un peu vintage, rock aussi. Aujourd’hui, Gilles Sornette sort Courbures. Son penchant pour l’abstraction et la musique concrète y est encore plus palpable. On sent que le gaillard évolue dans l’univers du cinéma expérimental et de l’art contemporain – on l’a par exemple vu participer au projet Acoustic Cameras, aux côtés de Black Sifichi, de Sylvain Chauveau et de 2kilos & More, entre beaucoup d’autres. On a d’ailleurs l’impression assez précise de déambuler au sein d’une exposition un peu mystérieuse et très cinématique du Palais de Tokyo. On pense à Amon Tobin, à White Noise, à Kraftwerk, à Autechre, on est à la croisée entre musiques concrète et électronique. On admire la construction méticuleuse de chacun des morceaux. Et on ne reprend son souffle qu’à la toute fin, après un Lamento Cantabile inspiré et emporté.