La musique des Godspeed You! Black Emperor fait penser à une immense transhumance. En tout cas c’est ce que rappelle la jaquette de leur dernier opus Asunder, Sweet and Other Distress. Fidèles à leur blason post-rock, les canadiens nous emmènent dans une marche brumeuse longue de 40 minutes.
Comme souvent, les pièces monumentales de GY!BE racontent une histoire que l'auditeur est libre de construire et faire varier. Ici, l’album se construit de façon très distincte, entre deux blocs : le premier titre Peasantry or « light Inside of light » et le final Piss Crowns are Trebled ; deux morceaux qui définissent bien la patte post-rock du groupe avec une entrée en matière plus directe (qui fait penser immédiatement au collectif Thee Silver Mt. Zion Orchestra). Godspeed You! Black Emperor ne fait plus dans la dentelle et nous dévaste le corps dès les premières notes ! A contrario, les deux titres corps de l’album sont d’un genre drone, plus courts et beaucoup plus lents, presque expérimentaux. A croire que cet album est un essai et prépare la suite à venir. D’ailleurs, Asunder, Sweet and Other Distress est une variation sur des pièces déjà existantes, trouvant son essence dans le long morceau live Behemoth. Sachant cela, certains pourront être déçus face à si peu d’inspiration. Mais comment ne pas succomber sous la masse électrique tendue par le collectif canadien et en particulier sous l'effet du long mouvement épique qui clôt l’album ?
Comme souvent, il est difficile de ce forger un avis objectif avec Godspeed You! Black Emperor. L’album enchantera ou non, et de notre coté on se laisse balader au gré des violons, sans se poser plus de questions ; et c’est peut-être la richesse de GY!BE, s’installer dans son fauteuil et écouter.
Chroniqué par
Thomas
le 05/05/2015