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The Soft Moon

: Deeper



sortie : 2015
label : Captured Tracks
style : Post-punk / Cold wave

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Tracklist :
01/ Inward 02/ Black 03/ Far 04/ Wasting 05/ Wrong 06/ Try 07/ Desertion 08/ Without 09/ Feel 10/ Deeper 11/ Being

C’est en 2010 que débarque le one-man band de Luis Vasquez, The Soft Moon. Avec son premier album éponyme, l'américain nous introduisait à un univers violent, entre sonorités cold-wave et indus. Un projet en forme de catharsis pour un homme en proie à de nombreux démons intérieurs. Cette œuvre séminale avait secoué les esprits avec ses synthés paranoïaques et ses riffs de basses saturés, brouhaha mélodique survolé par la voix vaporeuse de Vasquez. Avec Zéros en 2012, The Soft Moon reprenait avec succès les sonorités effrénées et anxiogènes de son premier opus. Il confirmait ainsi qu’il n’avait pas été qu’un violent feu de paille. Tout n’avait pas été dit. La preuve avec Deeper, trosième essai venu bousculer l'introspection chaotique menée par Vasquez jusqu'ici.

Enregistré en solitaire aux alentours de Venise, le projet The Soft Moon subit une évolution esthétique sans pour autant changer d’horizon. L' habillage plus électro de Deeper nuance seulement un peu plus la palette de sons indus et lo-fi à laquelle Vasquez nous avait habitué jusqu'à présent. Il déleste aussi la production de quelques couches de filtres pour laisser retentir sa voix, qui n’est plus asphyxiée par le mix. Cet isolement l'a également conduit à penser sa musique un peu plus à la manière d’un songwriter. Fini donc la purge émotionnelle, en laissant plus de place aux textes, Luis Vasquez étend son registre musical tout en conservant les fondements de son style.

Avec Desertion, Vasquez navigue de nuit sur une autoroute perdue, nous embarquant au plus profond de son inconscient. Au cœur du voyage, l'américain fait exploser des lignes de synthés schizophréniques et bruitistes, martelant le rythme comme plus tôt sur la track Black. Les sons s’y télescopent dans le crissement de synthétiseurs, rappelant un peu le travail de Nine Inch Nails. La surprise de l'album vient surtout de Without, un morceau fait de quelques notes au clavier et d’un chant lancinant, où Vasquez se défait de l’esthétique chargée et frénétique de sa musique.

La catharsis n’est pas simplement musicale mais cinématographique avec le clip de Far. Sur une musique croisant cold et new-wave, quelques relents pop et un chant éthéré, The Soft Moon développe un univers schizophrénique à l'intérieur duquel le double déformé de Vasquez devient son propre meurtrier. Empruntant son imagerie à Lost Highway, l'américain devient cet être torturé qu’était Bill Pullman dans le film de David Lynch. Sous les traits de sa copie cauchemardesque, le visage de Vasquez se déforme. Sur une boite à rythme affolée, il finira étouffée la tête dans un sac plastique. Les images renvoient l’idée d’un univers malsain, torturé, symbole de la souffrance personnel de l’auteur.

A l'image de ce supplice visuel, Deeper est une réussite totale : un album dont les compositions plus structurées n'interfèrent jamais avec l'esthétique abstraite qui fait toute la puissance de The Soft Moon. Luis Vasquez étend donc le champ des possibles en proposant de nouvelles sonorités qui s’intègrent parfaitement au style de The Soft Moon, sublimant même nos souffrances jusqu’à une extase musicalement radicale !



Chroniqué par Etienne Poiarez
le 23/03/2015

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