Junior Cony doit avoir, malgré son nom, au moins 150 ans. Au moins. Pour avoir fait tout ce qu'il a fait, vu ce qu'il a vu, fumé ce qu'il a fumé. Au moins. Le bougre a participé, dès les années 80, aux aventures Bérurier Noir, Sergent Garcia, Treponem Pal et Washington Dead Cats. Mais il a également et plus récemment fait des choses sous son propre nom : 4 albums entre 2003 et 2008, seul et avec Shanti D ou Mister Irie.
Aujourd'hui, Junior Cony sort, chez Hammerbass, The End. Triste titre ; quelle idée, la fin de quoi d'ailleurs, cela est très dérangeant, non ?
Reggae-dub digital. Bricolage de maître. Tout semble parfaitement naturel, tout est fluidité. On n'est pas surpris, on ne s'ennuie pas une seconde pour autant. La voix de Shanti D, délicieusement roots, accompagne à merveille les méga-basses de Jean-Michel Junior. On est perpétuellement assailli d'effets et d'inserts subtiles. Et charmé par les mélodies hypnotiques. L'on parle de weed, d'unity, de revolution, de warrior style, évidemment.
« The End Is the Beginning Is the End », disait William P. Corgan. Espérons donc avec lui que cet album n'est pas la fin, mais bien le début. Pas celui de la fin, mais du début. Le milieu du début, quoi.