En entreprenant la réédition de ces deux albums de Wrekless Eric publiés initialement au début des années 90, Fire Records propose aux auditeurs qui étaient à l'époque tournés vers d'autres sonorités que celles-ci, de réparer leur bourde en laissant une nouvelle chance à ces deux œuvres.
Une manière de remettre au goût du jour un artiste membre de la scène punk DIY de la fin des années 70 qui sévit sur le label Stiff Records et consorts, ainsi que deux albums respectivement publiés en 1989 et 1990 The beat groupe électrique et The Donovan of Trash enregistrés en France avec des vrai morceaux de musiciens hexagonaux (Fabrice Bertran, Eduardo Leal de la Gala et Denis Baudrillard...).
Malgré leur qualité, on peut comprendre d’une certaine façon le silence qui entoura la publication de ces deux faits d’armes car à l'époque de leur sortie, Wrekless Eric proposait une œuvre à contre courant de ses contemporains. Une œuvre avant-gardiste et passéiste à la fois. Car trop en avance sur la vague DIY des années 90 et trop inspiré par le folk et le garage rock des années 60.
On pense logiquement à Bob Dylan, aux spectres du Velvet Underground, parfois aux Beatles des débuts, au point de prendre ses deux albums pour des contemporains d’un Highway 61 Revisited ou d’un Obscure by Clouds.
C’est dire à quel point les cartes étaient brouillées, au point de perturber encore l’auditeur contemporain, avide à l’époque d’une scène new wave. Notre cher Eric, âgé aujourd’hui de 60 ans, en aura mis du temps pour que ces deux albums rencontrent un public plus enclin à s’imprégner de cet univers garage folk/blues psyché. Une œuvre finalement très en prise avec la tendance actuelle et ce, depuis le renouveau de cette scène.
À ce jeu Fire Records a eu le nez creux mêlant avec intelligence, intégrité, passion, obstination et une certaine agilité dans la manière d’envisager la réédition de ces deux pépites.