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Pinkunoizu

: The Drop



sortie : 2013
label : Full Time Hobby
style : Rock psychédélique

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Tracklist :
01/ The great pacific garbage patch 02/ Necromancer 03/ Moped 04/ The swollen map 05/ Pyromancer 06/ Tin can valley 07/ I said hell you said no 08/ Down in the liverpool stream

A l’écoute de The Drop, Free time, le précédent album de Pinkunoizu, fait désormais office de récréation. D’ailleurs c’était le but recherché. Ainsi si Free Time se dévoilait sans mal, à l’inverse il en aura fallu des écoutes pour percer le mystère de ce nouvel album du quatuor Danois. Et ce n’est pas faute de l’avoir écouté à de nombreuses reprises. Dans toutes les circonstances d’ailleurs. Au point de se rétamer la figure lors d’une séance de jogging annuelle sur les bords de l’Allier. C’est dire au passage que nous avons partagé des expériences avec ce disque.

Il y a une chose déroutante à l’écoûte de cet album, c’est qu’il s’intègre parfaitement dans une certaine tendance actuelle qui consiste à durcir le propos en jouant sur l’abstrait. Au début de ce siècle tout comme à la fin du précédent, pour montrer que le propos défendu était d'importance, la plupart des groupes poussaient le volume de leurs amplis au maximum tout en laissant brailler leurs chanteurs de la manière la plus ridicule qui soit. Désormais la tendance veut que dans un contexte des plus difficiles la musique devienne de plus en plus abstraite et répétitive. Une musique plus synthétique qui ne semble vouloir laisser aucune place à la spontanéité.

Cette vision de la musique déshumanisée c’est une manière de se faire le miroir de cette société pourfendue par Chaplin dans Les Temps modernes avec cette vision d’une chaîne de fabrication qui ne laisse place à aucune humanité. Ainsi, dans la carrière d’un artiste, on parlait du disque de la maturité, désormais il y a le disque de la responsabilisation. Un prise de conscience sur la réalité de notre monde et de tout ses travers. C’est ce que Pinkunoizu a voulu développer dans ce second opus en dénonçant les excès de notre société et de notre monde qui désormais ne peut prendre que les traits d’un mannequin désarticulé lancé à toute vitesse sur les rails d’un crash test qui ne laisse aucun doute sur l’issue fatale qui le conduira dans le mur. Une volonté de refléter ce monde comme pour mieux en dénoncer les dangers.

Au point parfois d’apparaître un peu naïf dans la démarche. Leur psyché rock continue de dérouler leur belles sonorités mais ici peu de véritables envolées finalement. Et peu d’intensité comme pour rappeler à l’auditeur la gravité du propos. D'aileurs, on peut en effet se dire qu’à trop en faire, on peut complètement saborder son œuvre. Mais Pinkunoizu n’a pas démérité. Au contraire, l’examen a été passé, justement en n’hésitant pas à se libérer de ces carcans. Car il faudra attendre la fin de l’album et le libérateur The Can Valley pour donner un peu d’espoir à l’auditeur. Effet garanti tant on est véritablement transporté par ce titre qui installe un final libérateur. Un disque marqué par ce qu’on appelle le syndrome de Blade Runner, le final transcendant l’œuvre dans son intégralité, ou pour les fans de Sting, par une sorte de tantrisme musical qui fonctionne parfaitement.



Chroniqué par Guillaume C.
le 13/11/2013

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