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Grayskul

: Zenith



sortie : 2013
label : Fake Four Inc.
style : Hip Hop

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Tracklist :
01.Zenith (feat Raekwon)02. Come On (feat DJ Spark)03. The Gift (feat Reva DeVito)04. We Vanish05. I Adapt (feat Soliloquists of Sound, NyQwil)06. Apollo 1107. My Goodness08. Clubs (feat Katie Kate, Thaddeus)09. Wide Awake (feat Themes & David Lincoln Man

Dès lors que l'on a un peu lâché l'actualité hip hop, on se retrouve vite perdu, envahi par des hordes d'artistes et groupes aux noms bizarroïdes, sortant l'essentiel de leurs travaux sur internet sans passer par un rassurant format physique (suivez les récents et les prochains articles de mon acolyte Ikhlas pour en savoir plus sur ces nouvelles scènes, vieilles de quelques mois, que je qualifierais pour ma part d'anonymes et vagabondes, souvent talentueuses. Laissons le temps s'occuper de la digestion). J'imagine un backpaper téléporté tout droit du 90's boom-bap new-yorkais, atterrissant apeuré par le règne infernal de ces sonorités sudistes (pour faire court et ratisser large). Et quand le sud domine, autant dire que la régression n'est pas loin, premier signe de la dégénérescence nous rappellerait le druide breton me servant d'avatar ici-bas !

Pour se rassurer quelque peu, on se rattrape avec du commun, de l'inoffensif. Ce n'est pas dire du mal de Grayskul, mais j'avouerais tout de même que ce qui m'a attiré en premier lieu dans cette nouvelle sortie du groupe serait plutôt cette pochette séduisante et un titre d'album rappelant un club de football gazier russe. Pourtant, Grayskul reste un nom, pour qui suit l'affaire même à moyenne distance, à peu près familier. Car ils appartiennent à une scène assez conséquente du nord-ouest américain, celle de Seattle, et encore plus précisément au collectif d'Oldominion.

Cette introduction, qui constituera le gros de cette chronique, a des allures de justifications. Parler d'un de leur disque est loin d'être une infamie, mais je dois avouer n'avoir jamais été leur plus grand fan, pas plus que leur détachement de Dark Time Sunshine, leur préférant la tornade Sleep, pour rester dans l'univers Oldominion. A l'instar de DTS, Grayskul peut fournir quelques tubes mais reste drôlement indigeste sur la longueur. Les rappeurs, JFK et Onry Ozzborn, y sont pour quelque chose. C'est bien, mais c'est vite chiant. Rap sans plus, musique bien produite quoique sonnant souvent surfaite (même reproche en atténué pour DTS, Zavala étant quand même un producteur talentueux). Ozzborn, membre fondateur d'Oldominion et également moitié du duo Dark Time Sunshine, j'ai vraiment une envie de lui dire d'aller serrer des boulons chez Peugeot pendant quelques mois, et de revenir avec un rap un peu moins narcotique. Se mettre à fumer des gitanes maïs à haute dose et sur la durée ferait sans doute également l'affaire. Son acolyte JFK s'en sort même mieux, malgré son timbre de voix nasillard vite pénible.

Sorti chez le label des années 2010, Fake Four, Grayskul lâche, le temps de ce disque du moins, son partenaire habituel, le bien surfait Rhymesayers. Occasion parfaite pour souligner l'incarcération du maître incontestable et incontesté du label, Ceschi Ramos (interview datant de 2009). En prison depuis début septembre, et ce pour 18 mois, la faute à une sombre histoire de possession de marijuana (plus de 40kg tout de même). On lui souhaite bien du courage et on ne manquera pas de lui mettre au chaud la fin de la saison 5 de Breaking Bad pour son retour.



Ce Zenith commence avec la présence de Raekwon sur le premier morceau, juste pour l'habillage: introduction parlée d'une vingtaine de seconde histoire de lancer le disque, une phrase en clôture du titre, et c'est tout. Le tout piqué dans un discours de remise de prix Nobel, forcément. Le titre est cependant efficace, même chose pour le « single » Come On en 2. The Gift vient confirmer le bon début, malgré le sempiternel refrain à « voix de fille ». Ni une chanteuse ni autre chose, juste une voix de fille qui fredonne, interchangeable à souhait, on ne retient d'ailleurs jamais leurs noms. On coule avec les titres 4 et 5. Apollo 11, malgré un faux rythme intéressant, ne relance pas la machine. Clubs enterre sans doute la bonne tenue du disque, mon Dieu qu'on s'emmerde! Je m'arrête là pour ce sinistre titre par titre, d'autant qu'il y en a 17! (et un bonus). A la vue de la tracklist, le featuring avec l'excellent Aesop Rock, auteur d'un surprenant Skelethon l'année dernière, est attendu. C'est pas mal, mais l'intervention du MC new-yorkais (qui produit également le morceau) vient surtout nous rappeler combien JFK et Ozzborn sont inconséquents! On revit seulement un peu en fin d'album avec notamment deux bonnes productions de Void Pedal (déjà auteur de The Gift) sur Electric Gray et UFO.

Vous l'aurez compris, chez moi ça ne prend pas. Anti-roboratif à souhait, ce Zenith ne se sauvera pas de la traditionnelle élimination dès les phases de poules.



Chroniqué par Lebowski
le 02/10/2013

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