Avec une tournée mondiale qui affiche complet à chaque date,
Tame Impala est devenu un des groupes majeurs de l'année 2012. En effet, si leur premier album leur avait permis de faire la première partie de
MGMT ou
Metronomy,
Lonerism supporte largement la comparaison avec ces figures actuellement incontournables. Et ce succès est d'autant plus étonnant que
Tame Impala fait peu de concession à l'univers de la pop. En effet, si on compare
Lonerism avec
Congratulations de
MGMT, il faut bien avouer que le psychédélisme de
MGMT est beaucoup plus édulcoré.
L'album surprend dès la première écoute par sa grande homogénéité. C'est un même son retrouvé à chaque morceau qui nous offre ainsi une véritable promenade musicale. Pourtant, aucune lassitude ne se dégage de cette cohérence. Au contraire, c'est en se plongeant dans ce psychédélisme hérité de l'album
A Wizard/A True Star de
Todd Rundgren qu'on peut commencer à apprécier les subtiles différences entre chaque titre présent sur le disque.
Est-ce une chanson des
Beatles issue de leur période psyché ? Malgré ce questionnement inévitable,
Be above it est pourtant de
Tame Impala qui a choisi d'ouvrir cet album par un clin d’œil explicite à l'origine du psychédélisme. Clin d’œil qui signe le point de départ d'une vague sonore continue de sons étouffés d'où émerge une batterie qui s'impose en contraste aux autres instruments. Difficile alors d'isoler certains titres tant le plaisir pris à l'écoute est lié à la possibilité de se laisser porter du début à la fin. Après libre à chacun d'apprécier davantage les morceaux de pur psyché comme
Endors toi ou
Feels Like We Only Go Backwards, ou des morceaux plus rock tels
Mind Mischief ou
Elephant selon sa propre sensibilité. Entre ces deux versants, qui restent toujours très près l'un de l'autre, on rencontrera sur notre route
Keep On Lying qui s'excuserait presque de s'approcher de la pop.
Avec trois morceaux plus doux en final, on ne pourra pas dire que
Tame Impala a voulu brutaliser l'auditeur. Si l'album est comparable à un trip sous substances hallucinogènes, ces derniers titres en sont alors une descente sans aucun heurt possible. Au contraire,
Sun's coming out bouclera le tout sobrement avec un chant accompagné d'un seul piano puis une guitare à nouveau au son étouffé comme signature définitive de ce trio australien. Oui, avec un tel album,
Tame Impala a imposé son sceau et le retour aux sources du psychédélisme.
Chroniqué par
Patrice Vibert
le 07/12/2012