On avait déjà eu l’occasion de dire le plus grand bien de ces Danois découverts lors du concert donné par
Islet à la Flèche d’Or en avril dernier. Mais il aurait été dommage de se limiter à la simple mention de la publication de leur premier album, tant on a été marqué par l’écoute de ce dernier. Osons le dire,
Free Time est un petit chef-d’œuvre. Un disque inattendu. Une réussite.
Pinkunoizu, formation au nom quasi imprononçable, est doué pour tisser des arabesques entre une multitude de genres musicaux. Difficile de tracer une ligne droite quand on parle de leur répertoire. On pense aux bandes sons des années 70, mêlant psychédélisme, dub et pop, le tout servi par trois guitaristes/claviéristes et une batteuse, qui déjà malgré leur jeune âge, brillent par leur subtilité. On pense bien évidement à
Pram, pour ce goût de la nonchalance, ces claviers psychédéliques, ces rythmiques hypnotiques et l’inspiration tribale qui animent leurs compositions, mais aussi à ces formations qui ont su mélanger avec brio le folk, le rock et le folklore d’Afrique. Il y a aussi ce jeu des questions-réponses entre deux voix, l’une masculine, l’autre féminine, tout aussi efficace dans l’art de créer une certaine forme d’intimité avec l’auditeur.
Bref, on l’aura compris, ces Danois savent brouiller les pistes. A ce petit jeu, ces derniers ne se limitent pas à l’apparente nonchalance de leur composition. On n’est jamais à l’abri d’un coup d’éclat à l’image de
The Abyss, où l’arrivée tonitruante de la guitare tout comme celle des saxophones sur
Somber Ground est l’un des passages les plus réjouissants de cet album. Une musique inattendue. Une réussite. Un petit chef-d’œuvre.