On n’avait pas spécialement mis le nez dans les affaires du trio de Duluth depuis le sombre et pesant
Things We Lost In Fire. Avec
C’mon,
Low ne reste pas dans le même registre. Les compositions demeurent de longs dédales qui ne cessent de monter en intensité, mais à la différence notable que le groupe a laissé de côté la lourdeur de son propos. Ici
Low gagne en profondeur, en hauteur et en intensité, en livrant sans aucun doute l’album le plus réussi de sa longue carrière. Le disque de ce printemps 2011. Car le groupe n’a jamais paru aussi vivant.
Il y a dans ce disque comme dans l’ensemble de la discographie du groupe une ambiance particulière. Un recueillement, une profondeur, bref un cérémonial qui se manifestait sous la forme d’une certaine gravité dans
Things We Lost In Fire. Ici, enregistrement dans une église oblige, on retrouve ce même cérémonial, à la différence que celle-ci apparait sous la forme d’une quête d’absolu et de la recherche de l’élévation. On aime souvent le dire, ce nouvelle album est solaire, ouvert sur son monde et enclin à la beauté. Bref, on écoute avec recueillement en appréciant chaque passage.
C’mon confirme la place du trio composé par Alan Sparhawk (guitare, chant), Matt Livingstone (basse) et Mimi Parker (batterie, chant) aux côtés de
Yo La Tengo (période
Popular songs) ou de
Fleet Foxes, pour le travail sur les harmonies vocales et cette manière de produire des
pop songs aux accents
country. Bref, rien à jeter et s’il fallait ne garder qu’un seul titre, le choix seraient impossible tant chacun d’entre eux frise la perfection. Le xylophone de
Try To Sleep, la voix cristalline de Mimi sur
Especially Me, la mélodie et les chœurs de
Nightingale, la supplique de
$20 ou l’épique solo de guitare de
Witches. Il est certain que les fans
slowcore/sadcore de la première heure n’y trouveront peut-être pas leur compte. Mais pour ceux qui voyaient dans les essais plus extrêmes un manque de recul et de maîtrise dans leur propos, l’écoute de
C’mon donnera clairement l’impression que le groupe est enfin arrivé à trouver un équilibre idéal. Le point d’orgue d’une carrière qui n’a rien à envier aux plus importantes formations en la matière. Osons le dire :
C’mon, est un vrai petit bijou, un album de
folk songs tendues, épiques et intenses qui sait laisser la part belle à l’épure.