Avant qu’il fonde la maison
Raster-Noton en 1999 avec ses comparses Carsten Nicolaï et Olaf Bender, l’Allemand
Frank Bretschneider se produisait sous différents pseudonymes dont celui de
Komet. Aujourd’hui,
Komet, c’est le titre de son nouvel album. Et vous ne trouverez rien sur la page de
Raster-Noton : il sort chez les allemands de
Shitkatapult, un label dédié aux musiques électroniques et dont le catalogue s’avère beaucoup plus éclectique que celui de
R-N.
Certains pourraient y voir un signe. Peut-être qu’une page se tourne dans la carrière de
Bretschneider. Mais non, le maître ne renonce en rien à son électro clinique striée de rythmiques hybrides et continue de l’amener en de nouveaux territoires. Cette fois, il explore celui de la techno minimale en nous plongeant dans une ambiance sidérale. Par là même, il prend totalement le contre-pied de ses précédentes œuvres. Quand on pense par exemple à l’architectural
Exp, monolithe impénétrable sorti il y a à peine quelque mois, le constat est saisissant.
Plus mélodique, plus épurée et plus rapide (il a été enregistré en conditions live),
Komet est donc une manière pour
Frank Bretschneider de se rendre accessible à un plus large public, au-delà du cercle des amateurs des sorties
Raster-Noton. Ce qui est néanmoins génial, c’est que ce nouvel opus est extrêmement ciselé et ce jusque dans les moindres détails. C’est en fait un album plus complexe qu’il en a l’air au premier abord, avec ses textures spatiales, ses lignes de basse envoûtantes, et ses pulsations cérébrales nous propulsant dans l’hyper espace. En grand maître du click’n cut qu’il est,
Bretschneider a miné le terrain de ses micro sons pénétrant votre cerveau comme un millier d’images subliminales. Pas de panique donc pour les amateurs de la première heure, ils en auront aussi pour leur compte.