Marrant ce titre tant l'étoile en question semble avoir implosé, réduite en une myriade de particules...Les dix titres qui constituent cet album des
Barn Owl. Le troisième de ce duo de Frisco en gros déficit médiatique par chez nous.
On ne s'attendait franchement pas à se retrouver dans une telle tempête, planté dans un désert où l'on ne croisent que cactus, peyotl et crotales. Pourtant on s'y était vu, flottant dans l'espace intersidéral. Raté...Et bien comme il faut ! C'est bien les deux Santiagos rivées au sol, bourrées de poussières - d'étoiles peut-être ? - qu'on avance patraque à travers des paysages un brin hostile, guidé par le seul écho d'une musique étrange qui semble nous ouvrir le chemin.
Une musique d'errance, pour à peine quarante minutes de pérégrination, et autant de sonorités assoiffantes, brûlantes par moment, mêlant black métal, drone et shoegaze, prérogatives minimalistes et rage dissonante, qui ne donnent cependant pas dans l'aridité. Là, le psychédélisme a en effet les dents longues et le goût rare de la luxuriance. L'électricité branlante s'y dévide en spasmes harmoniques retors, possédée, envoûtée par on ne sait quelles drogues artisanales, ni quels sombres ragas. Surement de ceux qui ne se murmurent que les nuits de pleine lune.
Une musique expérimentale pour ballets improvisés de chamanes défoncés au calumet de la paix. Une musique idéale pour toutes les âmes qui l'auraient perdue en route. Les allégories peuvent pleuvoir encore longtemps, restera la beauté épique de ces dix titres, rongés par une fièvre qui ne laisse aucun répit. Comme nous à l'instant, devant cette évidence : voilà notre disque de l'année !
Chroniqué par
Yvan
le 24/12/2010