Max Richter, compositeur de musique électronique évoluant entre ambient et néo-classique, œuvre aussi pour le cinéma (les scores de
Valse avec Bachir,
La Prima Linea...) et la danse. C'est pour cette dernière qu'il a créé
Infra, bande son dédiée au ballet éponyme du chorégraphe
Wayne McGregor associé pour l'occasion au vidéaste
Julian Opie.
Chef d'orchestre remarquable,
Richter suit un parcours sans encombres, produisant ici une musique pour piano, quatuor de cordes (deux violons, un alto et un violoncelle) et laptop, qui s'avère véritablement complémentaire du travail des deux autres artistes. Apportant une dimension supplémentaire à cet amalgame scénique, il ne se contente pas d'un simple habillage sonore, mais bien de renforcer la dramaturgie d'un ensemble déjà bien chargé émotionnellement parlant.
Jouant avec grâce des effets de répétitions, entrecoupés de longs crescendo de cordes transcendés en leur revers de quelques éléments électroniques, il parvient à maintenir haut perchées chacune de ses partitions (huit
Infra et cinq
Journey).
Autant d'ambiances qui, comme suspendues dans le vide, n'ont aucun mal à nous transporter au cœur d'un spectacle qu'on pressent fait d'entrelacements et de gestes brisés. Un endroit où planeraient de ténébreux mystères. Un lieu empli d'une colère sourde, d'une sombre mélancolie où le corps et l'esprit auraient leurs maux à dire.
Un alliage sonore et cinétique de toute beauté, tout simplement.
Chroniqué par
Yvan
le 14/12/2010