Ce qui tombe en désuétude aspire à la résurrection. Une fois ringardisées jusqu'à l'os, nos vieilleries poussiéreuses acquièrent peu à peu une aura selon qu'elles galvanisent ou non la nostalgie des foules. C'est ce qui est en train d'arriver à la K7 et la VHS. Les deux supports ne sont pas encore définitivement enterrés mais les nouvelles générations biberonnées à l'iPod ne savent déjà plus ce que ces deux sigles veulent dire. C'est que la fin est proche.
Nous sommes tous des vieux cons en devenir, et en tant que tels, vénérons les symboles disparus aux côtés desquels nous avons grandi. Mais l'hommage de
VHS Head aux cassettes vidéo n'est pas que formel. Dès
Sunset Everett, le ton est donné. On y entend quelques bribes de la voix de Mickaël Jackson. Il faut donc s'attendre à revoir surgir, découpés en petits morceaux, les années 80/90. Car la musique de
VHS Head est furieusement torturée. Les samples y sont méconnaissables, mais les synthétiseurs ne manquent pas de toujours laisser aux compos un relent eighties (
Seen Enough?).
On sent aussi percer, chez
VHS Head, l'influence de
Mr Oizo. Pas seulement dans sa façon de passer sa musique à la moulinette, mais aussi aux quelques syllabes lâchées de temps à autre par une voix robotique (
Trademark Ribbons Of Gold). Ajoutez à cela une touche
Jackson & His Computer Band et vous aurez une idée de ce à quoi peut ressembler
Trademark Ribbons Of Gold. Un album qui, malgré la thématique choisie, reste parfaitement ancré dans son temps. Libre alors à chacun d'apprécier le mélange tenté entre les deux époques. Pour un premier essai, le mystérieux producteur qui en est à l'origine est très convaincant.
Chroniqué par
Tehanor
le 02/11/2010