Avec ce troisième album,
The Black Angels quittent les ténèbres pour la lumière des astres. Si cet album traduit un certain manque d’originalité en signant (et singeant) une bande-son calquée sur l’œuvre des groupes psychédélique des années 70, il n’en demeure pas moins que le groupe a gagné un certain recul en signant un album plus varié. En effet,
Directions To See A Ghost avait captivé par son ambiance mystique en forme de cauchemar onirique, mais ce dernier pêchait par un certain manque de nuances. Qu’importe, ce précédent album demeure encore un classique qu’on ne cesse de sortir régulièrement de sa discothèque.
La nouvelle livraison du groupe oscille d’avantage du côté de l’œuvre du
Brian Jonestown Massacre et son psychédélisme plus académique, mais tout aussi jouissif (
Bad Vibrations). On ne peut s’empêcher de penser au
Pink Floyd et plus récemment
Wooden Shjips (
Yellow Elevator #3),
Cream, les
Kinks ou les
Yardbirds (
Sunday Afternoon). Le son est plus clair, plus direct, les instruments ne cessent de se répondre. On est loin du rouleau compresseur et compressé de
Directions To See A Ghost, où chaque instrument suivait une même direction, mais sur des routes parallèles. Le groupe laisse de côté les dédales aux accents shamaniques pour une musique plus encline aux variations. Certes il reste la voix caverneuse du chanteur
Alex Maas. Mais désormais le son est plus aéré et acéré, finies le percussions lourdes et hypnotisantes qu’on avait l’habitude de retrouver sur la précédente livraison. Bref une musique plus spontanée, qui rappelle le travail de
Dead Meadow (
River of Blood). Une musique taillée pour la scène qui a valu au groupe de nombreux éloges lors de leurs dates françaises.
Le groupe n’en abandonne pas ses anciens amours à l’image de l’excellent
Entrance Song qui d’emblée installe une tension réellement jubilatoire.
True Believers, quant à lui, fait honneur aux inquiétantes compositions de leur second opus en faisant référence à
Led Zeppelin III, aux
Doors ou aux
Stones (ambiance
Sympathy For The Devil) et plus récemment à
Six Organs Of Admittance, dans ce titre aux accents
blue grass. Par la suite, on ne peut qu’être désarçonné par
Téléphone, bleuette psychédélique et véritable pastiche des 45T des 60s (eh oui les
Yardbirds sont ressortis de leurs boîtes). Enfin,
The Sniper clôt ce nouvel album en amorçant une fin en relâchant les tremolos, les
reverb et les bottlenecks mais en ne parvenant pas à laisser un sentiment de fin.
Cet opus laisse à ce titre un sentiment déroutant. Au fur et à mesure des écoutes on ne parvient pas à dévoiler le moindre sens de cet album.
Phosphene Dreams enchaîne d’excellents titres, mais son absence de construction laisse penser que cet album, à l’image de premières sorties sur format vinyle
LP des artistes des année 60, se contente de compiler des
singles. A ce titre
The Black Angels offre un bel hommage (ou un pastiche pour les récalcitrants) aux groupes qui ont marqué le genre, mais en négligeant le sens et le propos de leur nouvel album.