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After this Pan Sonic goes into deep freeze”. C’est en ces termes qu’en début d’année, les colosses finlandais
Mika Vainio et
Ilpo Väisanen ont exprimé leur désir de mettre un point final à l’aventure
Pan Sonic. Une fois que serait paru un ultime album :
Gravitoni.
Après les expériences labyrinthique de
Katodivaihe, le duo finlandais retourne ici aux deux fondamentaux que sont rythmes et textures, tout en continuant à donner naissance à des formes musicales toujours aussi minimales et torturées que par le passé.
Textures d’abord : saturées, hypertrophiées, distordues, furieuses. A la fois froides et brûlantes, comme la surface d’un glacier. Elles nous rappellent qu’un disque de
Pan Sonic, c’est une expérience éprouvante qui nous fait descendre dans les méandres les plus cauchemardesques de notre esprit.
Rythmes maintenant : lents, souterrains, schizophréniques, implacables, ou décharnés. Ils participent grandement à faire naître une atmosphère des plus anxiogènes et déshumanisées tout au long de l’album.
Deux morceaux particulièrement impressionnants s’illustrent à ces différents niveaux.
Corona pour commencer, qui est secoué du début à la fin par ce qui pourrait être un bruit amplifié de rotors d’hélicoptère dont les pâles nous broieraient le système nerveux.
Trepanointi / Trepanation enfin, avec ses nappes massives chargées d’électricité qui font s’effondrer le ciel dans un grondement de tous les diables. Imaginez les trompettes de l’apocalypse et vous y êtes.
Ainsi, et à beaucoup d’égard,
Gravitoni nous laisse vidé de l’intérieur, après avoir entraperçu des enfers mécaniques.
Ainsi prend fin l'aventure
Pan Sonic, ou 15 ans d’hybridations électroniques dans le sillage de la techno et des expérimentations de la musique électro-acoustique et industrielle. Une œuvre dédiée tout entière à l’amour du son dans tous ses états.