Hollow est le deuxième volet de ce qui est censé devenir un triptyque de disques. Le premier album de
36,
Hypersona, avait marqué les esprits l'année dernière. Sorti de nulle part, il s'était imposé l'air de rien comme un incontournable pour quiconque s'intéresse à l'ambient music. L'Anglais a-t-il pris la mesure de son relatif succès ? Il a en tout cas abandonné l'idée de laisser l'internaute choisir son prix pour revenir à un système plus classique de téléchargement payant.
Les petites mélodies candides et dépouillées d'artifices, comme on pouvait en trouver sur
Hypersona, ont pratiquement disparu. Il n'y a guère qu'au milieu de l'album (
Ghostfields,
Fiona's Room) que l'on peut encore goûter au charme du premier
36. La distorsion infligée aux compositions, elle, n'est pas passée à la trappe. Le producteur n'hésite pas à la pousser de quelques degrés supplémentaires histoire d'être bien sûr. Mais où est donc passée cette simplicité naïve qui rendait la musique de
36 si poignante ? En privilégiant le souffle, les filtres, et la saturation au synthétiseur,
36 perd de son caractère unique. Ce flirt avec le drone rapproche ses travaux de
Tim Hecker. Pas pour l'égaler, mais plutôt pour rejoindre la colonie d'artistes qui s'en inspirent plus ou moins directement.
Peut-être l'oreille experte trouvera sur
Hollow de quoi distinguer la touche
36 de celle d'un autre artiste. Mais ce skeud sans grande personnalité se perd facilement dans la masse des productions ambient.
Hollow n'est pas foncièrement mauvais, mais il reste en deçà d'
Hypersona.
Chroniqué par
Tehanor
le 15/08/2010