C'est de la prestigieuse maison
Tympanik que nous provient ce troisième album de
Geomatic. Le duo hollandais semblerait donc avoir gagné, depuis 2008, une petite notoriété. Si
64 Light Years Away reprend trait pour trait les composants de
Blue Beam, la machine, elle, paraît mieux huilée. C'est précisément dans l'alliage des deux éléments – le côté industriel d'une part, la touche moyen-orientale de l'autre – que la progression se fait peut-être la mieux sentir.
A réécouter
Blue Beam, je me rends aujourd'hui compte du pastiche qu'avaient parfois tendance à nous servir les deux acolytes.
64 Light Years Away comporte toujours son lot d'instruments et de chants arabes, mais ces derniers paraissent désormais mieux s'intégrer l'IDM indus qui lui sert de socle. Le darbouka, sur
Nano Anu, se fond par exemple dans la rythmique de façon telle qu'il en devient à peine perceptible. Quand d'autres éléments occupent une place de choix dans le mix, à l'instar du santour sur
The Fourth Plane, ils n'en restent pas moins soumis aux mêmes effets que le reste : ici, le pompage typique qui aspire le son à chaque beat. Il n'y a vraiment que
White Hole, Dark Soul où le trait est appuyé au point d'en devenir caricatural. Pour le reste, la carte postale est généralement délaissée au profit du paysage impressionniste. Rien de vraiment plus subtil dans le choix des couleurs, mais des tons qui se complètent intelligemment pour un rendu moins figuratif.
La musique de
Geomatic rappelle furieusement l'album
Aswad, de
Squaremeter. Mais ce qui ne fut qu'un essai discographique chez
Squaremeter constitue le crédo qu'ont décidé d'investir pleinement les deux Hollandais, jusqu'à surpasser leur prédécesseur. On ne pourra donc leur attribuer le mérite de l'invention. Au moins celui de combler ce trou béant laissé par la percée de
Squaremeter. Et force est de constater qu'on trouve dedans de quoi construire des choses tout à fait intéressantes.
Chroniqué par
Tehanor
le 11/08/2010