Les pieds à Londres, mais le coeur à Tokyo : voilà comment on pourrait présenter
Dom Mino'. Je ne veux pas parler de son label
Schole, implanté au pays du soleil levant, mais bien de cette "sensibilité nippone" que l'on peut déceler en écoutant sa musique ; cette fraîcheur printanière que l'on retrouve chez des artistes comme
Midori Hirano,
Motohiro Nakashima, ou
Takahiro Kido.
La musique de
Dom Mino' est nourrie de nombreuses influences. Outre les ingrédients en provenance du Japon (dont la folktronica de
Shiroi est peut-être la mieux imprégnée), on sent peser dès l'ouverture de l'album le poids de
Boards of Canada (
Liquid Architecture). Puis d'autres touches plus inattendues :
Red Snapper, pour le trio contrebasse trompette batterie de
Cartaforbicesass, ou
Eluvium, pour la mélancolique pièce
Corner of Memories.
Gentillement naïfs, les thèmes de
Dom Mino' se déploient aux grès des accords de guitare et des mélodies lâchées au piano. La rythmique qui les soutient, quant elle, penche selon les morceaux tantôt du côté du glitch (
A Poem in Braille), tantôt vers l'illbient (
Paper Boats). Et c'est peut-être ce qui rend cet album si périlleux à ranger. Alors, à défaut de lui trouver une étiquette valable, on retiendra de cet opus sa fraîcheur, son esprit candide, son humeur guillerette. Pour sûr, cette journée sera ensoleillée.
Chroniqué par
Tehanor
le 10/04/2010