Ça commence par un doux crescendo. Puis, de fil en aiguille, se dévoile l'épure de
Samdhya, un savant alliage de sons froids et d'élancées abrasives, une composition dont les fines touches cristallines côtoient la matière brute qui s'empâte au premier plan. Voilà donc le premier album solo de Régis Baillet, moitié d'
Ab Ovo qui signe ici sous le nom de
Diaphane. Tandis que son collègue
Jérôme Chassagnard sort en 2008 le très réussi
(F)light sur
Hymen, lui nous offre cette année
Samdhya sur
Ant-Zen (pour rappel,
Ant-Zen est la maison mère d'
Hymen).
Au total neuf pistes pour une heure de musique. Des titres qui prennent le temps d'éclore, pendant que se dessinent derrière les traits d'un horizon splendidement cafardeux. Les mélodies, simples et entêtantes, constituent le fil conducteur de chaque composition. Electronica oblige, ce sont mille petits détails qui façonnent la musique de
Diaphane. Le vague à l'âme qui empreint l'œuvre toute entière n'est pas sans rappeler les travaux d'
Hecq. On peut aussi penser à
Sonic Area pour le morceau
Nebula, ou à
Ben Frost pour les synthés pesants d'
Isthme. Et peut-être d'autres encore qui m'auraient échappé ; le fait est que la musique de
Diaphane n'est pas suffisamment caractéristique pour éviter à l'auditeur des rapprochements automatiques. Cela ne l'empêche pas d'être réussie.
Les idées de Baillet sont tout simplement mortelles. On salue chacune de ses trouvailles par un petit frisson de plaisir, on se laisse volontiers entraîner par ses progressions tant elles paraissent couler de source. Le propos est limpide, les ambiances poignantes, et cette heure là passée à sa merci ne devrait pas vous laisser indifférent.
Chroniqué par
Tehanor
le 25/03/2010