Loin des nappes frénétiques de leur dernière période, les braves garçons d’Air n'en sont pas à leur galon d'essai. Manque de budget, manque de temps, manque d'envie, le groupe nous livre ici un album plus épuré que les derniers opus qui exploraient le monde des cordes et offraient un univers "électro-symphonique" étoilé. Revenant aux sources de la formation, Air s'enrichit de nouvelles influences pop et rock sans pour autant nous bluffer.
Irrémédiablement naïf, c'est comme cela que pouvait se définir l'univers du groupe sur ses premiers albums et c'est sur cette vague que reviennent surfer nos Versaillais. On verrait presque leur musique comme la bande originale d'une Dora, exploratrice des fonds lunaires, les yeux pleins d'étoiles (Love2). Et de l'amour ils semblent en avoir à revendre (Love). Usant et abusant de la technique de superposition de pistes sonores, le jeu finit par lasser.
Du côté des influences, ça sent Amadou et Mariam, Matthieu Chédid et consort, avec une pop florale bio, la fleur au bout de la guitare et du clavier notamment sur "So light is her football" avec des paroles et jeux de mots dignes des plus grands songwriters du moment.
Les papes de la french touch n'ont plus rien d'avant-gardistes et semblent avoir perdu de leur touché. Livrant une ambiance pop rock sur Be a bee, Air semble s'être dopé au gel des BB Brunes.
Les fautes de goût sont également de la partie : arpégiateur niaiseux et ringard couronné d'une voix mielleuse sur Missing the light of the day, flutiau inopiné sur Tropical disease, tout ça a l'arrière goût d'une pop blasée et mal assumée, à l'image du single Sing sang sung.
Bref, comme vous l'aurez compris, cet opus parvient difficilement à convaincre par son manque d'originalité et sa légèreté mal placée.
Chroniqué par
ChristopheD
le 06/12/2009