Pas de photos, chansons non créditées, une jaquette hideuse, le silence radio dans la presse d'ici, le
Moondagger de
Deastro existe-t-il vraiment ? Pour l'avoir écouté, oui (soupir...fatigue)!
Euphorique au possible, pour ne pas dire hystérique, cette électro-pop multicolore est l'œuvre d'un seul homme, un grand malade citoyen de Détroit,
Randolph Chabot, tout juste âgé de vingt-deux ans.
Voila un album sidérant de générosité, à un point tel qu'il en devient pénible. Des titres démesurés dans leur conception - du
Yeasayer sous amphétamines - bouffis d'idées farfelues trop grandes pour une seule galette. Une galette où ces dernières, engoncées, semblent se filer des beignes par trop de promiscuité, prêtes à la mutinerie, tentant de s'évader avant de se rambiner autour d'un mange-disque rutilant, nourri aux
Pet Shop Boys,
Daniel Johnston et
Boo Radleys.
C'est d'ailleurs de là qu'émane essentiellement l'agacement. Ce paradoxe patent qui voit se côtoyer fulgurance pop étincelante et magnifique, effusion sonique "électroniquée" à souhait et tout un tas de niaiseries kitsch à vomir.
Quatorze titres quelques bon moments et pas mal de contrariétés :
Moondagger ou la chronique d'un mariage mal consommé entre urgence mélodique, algarades symphoniques et raccourcis de production bien trop fantaisistes.
Difficile du coup dans ce foisonnement de sensations, bonnes et mauvaises, de savoir si ces chansons mettront du temps à être épuisées, tant les niveaux d'écoute sont pléthoriques, ou si à l'inverse, ce sont elles qui auront notre peau à force d'épuisement. J'ai ma petite idée sur la question. Qui prend les paris ?
Chroniqué par
Yvan
le 16/09/2009