Ochre,
Christopher Leary à la ville (Newcastle pour être précis), sort
Like Dust Of The Balance, son dernier long format en date (
Death Of An Aura Ep sorti en 2008 ayant joué les amuse-bouches). Il reprend alors l'ouvrage où il l'avait laissé, il y a trois ans avec
Lemodie : sur son métier à broder de l'IDM.
Associé pour l'occasion à
Benet Walsh, musicopathe multi-instrumentiste et arrangeur de haute volée (
Leila et
Plaid vous le confirmeront), on sent dès la première écoute toute la portée qualitative de cette collaboration. Un savant imbroglio d'electronica oldschool et de musique classique (le final
The Balance dans ses alternances rythmiques résume assez bien ça).
Ainsi, dans un registre downtempo où tonalité analogique et glitchs déviants ont la part belle (l'excellente intro
Circadies), de minutieuses et relativement bien senties touches d'instrumentation acoustique - omniprésence de cordes en tous genres - viennent relever l'ensemble d'une once de mélancolie, pour le transporter définitivement vers des territoires plus chatoyants et lumineux (les guitares hispanisantes sur
Raido) à grosse valeur cinématique ajoutée (les envolées de mandoline tressant des colliers de nerfs autour de quelques craquements électroniques sur
Napolese, somptueux !).
Sans réelle mise en danger ni extrapolation expérimentale trop abstraite,
Ochre ne donne pas pour autant dans la facilité, pronant plutôt ici, l'obligation d'excellence (
Dustlands ou
Pteron pour ne citer qu'eux sont des petits bijoux d'orfèvrerie alambiquée).
A ce titre, ce quatrième album fait bonne figure, malgré quelques longueurs un tant soit peu "cucul" (
Lunar Suburbia ou
Greats Wave manquent foncièrement de niaque). Et revêt aussi une aura toute particulière, quand on sait que le label qui l'héberge, le très recommandable
Benbecula, fermera ses portes pour une durée indéterminée en novembre prochain, dix ans après leur première ouverture.
Like Dust In The Balance, une bien belle épitaphe, ma foi !
Chroniqué par
Yvan
le 12/08/2009