Issu tout droit de la mythique Motor City,
Reflective n’est pas un véritable album. Il s'agit en fait d'une compilation de morceaux sortis entre 1993 et 2000. En sombre guerrier de l’électronique,
Stephen Hitchell est discret et son nom peu connu. Mais en réalité il est une figure clé de la scène de Detroit, pour laquelle il officie aussi sous les pseudos
Intrusion ou
Echospace/Deepchord (en duo avec l’excellent
Rod Modell).
Mais aujourd’hui c’est son projet
Soultek qui nous intéresse, avec cette rétrospective pour le moins consistante.
Consistante car le son proposé y est lourd, ombrageux. Et aussi parce qu’il est d’une efficacité redoutable. Dans la plus pure tradtion Detroit donc, on y retrouve une techno industrielle, souvent deep et aux forts accents dub. Notre homme n’est pas là pour rigoler, c’est une certitude.
Dès l’ouverture du disque, il impose ses climats austères et glacés sur ses rythmiques impitoyables (
Spaceman, Live in Detroit). Dans la démarche, ça rappelle un peu le
Warehouse Sessions de
Claro Intelecto sorti cet hiver. Pas de temps d’arrêt, ça cogne fort et juste même si on sent une certaine finesse par la présence de nappes de synthés éthérées sur la plupart des morceaux.
Là où
Soultek la joue fine, c’est aussi lorsque l’indigestion pointe son nez (
Lost Sequence), et qu’il enchaine sur une fin d’album moins oppressante. Il ralentit même sévèrement la cadence sur
Back to Detroit et
Metro Park avant de finir sur une note plus aérienne avec les cotonneux
Fallen Frequency et
Forgotten Feelings.
On regrettera peut-être d’ailleurs au final que ces morceaux ne soient pas arrivés avant pour faire respirer un ensemble un peu trop aride à quelques moments.
Mais au global, on reste sur un bon album techno old-school, alliant savamment les 2 grandes écoles du genre à savoir celles de Detroit et Berlin. Ou quand
UR rencontre
Basic Channel. Imparable.
Chroniqué par
Fabien
le 06/08/2009