Sleepy Sun, la nouvelle formation signée par le label américain ATP Recordings (
Bardo Pond, Apse ou
Deerhoof) vient de sortir,
Embrace, un premier album qui ressuscite le son psychédélique des seventies, entre
stoner et trip hippie.
Formé de sept membres installés récemment à San Francisco, la terre sainte de la scène psychédélique,
Sleepy Sun se présente sous les plus beaux hospices. Le groupe a écumé l’ensemble des clubs US et canadiens en bus format combi Volkswagen pour retrouver sur scène des groupes emblématiques de la scène
heavy stoner psychédélique tels que
Dead Meadow ou
Earth. D’autre part, leur prestation au célèbre festival
South by Southwest en 2009 (SXSW - Austin) a laissé la presse Outre Atlantique totalement subjuguée par ces drôles d'indien. Avec un tel pedigree, rien d’étonnant que son label présente ce groupe comme la nouvelle coqueluche de la scène psychédélique américaine.
A l’écoute de ce premier album, on est assez frappé par la variété des ambiances. Le groupe oscille avec aisance entre les différents sons qui ont pu caractériser la scène psychédélique de ces dernières années.
Embrace rassemble autant de titres conduits par le son lourd et compressé de la basse (
New Age) que de ballades aux accents
soul (
Embrace). Toutefois, le groupe n'hésitera pas à brouiller les cartes en clôturant l'une de ses compostions par un déluge aux accents
Drum and Bass (
Red/Black).
Sleepy Sun rappelle sa filiation directe avec un groupe tel que
Dead Meadow, en proposant des compositions guidées par une guitare
wah wah offensive et accompagnée d’une rythmique entêtante (
Sleepy Son, White Dove et
Snow Goddess). Contrairement à leurs pairs,
Sleepy Sun n’a pas attendu plusieurs albums pour proposer des compositions beaucoup plus
folk, comme en témoignent les titres
Golden Artefact et
Duet With The Northern Sky qui clôture l’album par un duo où voix féminine et masculine se partage la vedette. Le titre
White Dove, convoque pendant dix minutes l’esprit de multiples formations : le son
stoner psychédélique de
Dead Meadow, le shamanisme et le mysticisme des
Black Angels, le tonnerre sonore de l'
Acid Mother Temple et le
folk hippie du
Brian Jonestown Massacre. Retenons le travail sur les voix, avec une mention pour celle du chanteur, qui contrairement aux débuts ânonnants du chanteur de
Dead Meadow, évoque celles des formations précitées, tout en flirtant avec la voix charismatique de Robert Daltrey (
The Who). A ce titre,
Sleepy Suns surprend par le caractère solaire de sa musique en évoquant d’avantage la sensualité de la
soul des années 70 que l’esprit mystique, shamaniste et cosmique des autres formations évoluant dans ce domaine.
Embrace, le premier album de
Sleepy Sun, est un album qui frappe autant par la diversité des compositions proposées que par la sensualité qui s’en dégage. Si ce dernier ne propose pas une approche révolutionnaire du genre, il n’en demeure pas moins que celui-ci confirme l'excellente réputation du groupe. Un premier album construit et efficace qui s’écoute avec un plaisir non dissimulé. On attend leur venu en France en devinant à l’écoute de cet album que le groupe saura faire étalage de son savoir-faire sur scène.
Pour information, après un bref concert à Paris au mois de mai 2009, le groupe se produira à l’occasion des Eurockénnes de Belfort en Juillet 2009. Cette date sera pour le moment la seule occasion de les voir se produire en France.