Quand il ne compose pas pour un film, Finn McNicholas crée pour
Ultre. Sa musique est une sorte de "glitch acoustique". Elle est le résultat d'un savant mélange de loops à la
Prefuse 73 et de cordes pincées, frottées ou frappées. La guitare est omniprésente, mais on trouve aussi un peu de piano et de violon.
Ultre est loin d'être le premier à s'être essayé à ce genre d'exercice.
Akufen,
Freeform,
The Rip Off Artist,
Double U, et bien d'autres encore sont déjà passés par là. Une marque de fabrique donc, pas une nouveauté.
The Nest And The Skull (le nid et le crâne) est son deuxième album chez
Audiobulb.
"Le nid peut être rapproché de la construction de son propre environnement" explique McNicholas. Quant au crâne, c'est
"comme un nid pour le cerveau." McNicholas donne la meilleure image que l'on pouvait trouver pour sa musique ; quelque chose de cérébral, flanqué une certaine ambiance, mais déplorant l'absence d'un élément de la plus haute importance : le cœur. Que le britannique en ait eu à l'ouvrage, c'est fort probable, mais pour ce qui est d'en trouver dans ses arrangements, c'est autre chose. Les mélodies ont la prise lâche. Elles ne transportent pas comme pouvait le faire
The Flashbulb avec sa guitare sur
Soundtrack To A Vacant Life. Ici, on s'emmerde sévère.
Le tableau n'est pas complètement noir. En bon designer sonore,
Ultre a une technique irréprochable ; il sait faire sonner son bazar. Mais je ne peux m'empêcher d'imaginer McNicholas dans le rôle du musicien autiste gratouillant dans sa chambre des choses pas très mélodieuses, superposant des riffs qui n'ont rien à voir, et fourrant tout ça dans un loop bizarroïde pondu grâce à Reaktor.
The Nest And The Skull est à prescrire avant tout aux amateurs du genre. Après tout, certains seront sûrement plus sensibles à ses charmes que je n'aie pu l'être. Pour les autres, passez votre chemin ; vous trouverez mieux à l'échoppe voisine.
Chroniqué par
Tehanor
le 01/05/2009