Sur Collected Fiction, Ken Vandermark improvise l’une après l’autre ses rencontres avec quatre contrebassistes de taille : Kent Kessler, Ingebrigt Håker Flaten, Nate McBride et Wilbert de Joode.
Deux disques, nécessaires alors, pour revenir sur les échanges : avec les fidèles que sont Kessler – aux côtés duquel Vandermark passe de clarinette basse en saxophones, et avec qui il donne autant dans la déconstruction rageuse que dans un swing sombre d’allure, lorsqu’il n’élève pas des odes à quelques mélodies frêles – et McBride – là, s’imposent deux voix distinctes, sur atmosphères lentes et souvent ténébreuses.
Aux côtés d’Håker Flaten, membre d’Atomic ou de The Thing, Vandermark doit composer avec des obsessions qui ne sont pas les siennes : gimmicks plus qu’insistants sur lesquels la clarinette basse trouve une place de choix, ou archet long auquel il emboîte le pas au son d’une succession de notes étirées. Enfin, avec Wilbert de Joode – rencontré à l’occasion d’une collaboration avec le trio d’Ab Baars –, l’Américain passe de déferlantes commandées par de sombres mécaniques installées sur l’instant en distributions d’aigus à l’occasion d’un dialogue s’en tenant subitement à une succession de phrases courtes. Au final, quatre manières d’entendre et de dire, toutes redoutables.
Chroniqué par
Grisli
le 05/02/2009