Scott Monteith chatouille mes oreilles depuis presque 10 ans. C’est en 2001, lorsqu’il sort Primordia, pièce atmosphérique et deep, que mon regard se pose vers les productions berlinoises. Pourtant, ce premier essai établissait seulement les bases du son de Deadbeat, Canadien marchant directement dans les traces fraîches de Pole et de Basic Channel. Désormais installé à Berlin, l’heure de la notoriété a sonné.
Passant par des phases de productions épurées et organiques (Wildlife documentaries) puis rythmiques et technoïdes (Journeyman's Annual), Scott à toujours eu les idées claires. Tout du moins, Roots and Wire le démontre par sa haute qualité et, si l’on ose les formules pompeuses, sa grande maturité. Toujours attaché à ses racines dub qui portent l’album sur toute sa longueur, et plus particulièrement les titres accompagnés de Tikiman (Rise Again, Babylon Correction), l’intelligence du tracklist amène progressivement l’auditeur à traverser les frontières électroniques. Dub, dubstep, house pour arriver à une techno dubby où tout est finement haché et modelé à travers sensibilité et bon goût : la touche berlinoise, la douceur soyeuse des textures, la rondeur des kicks, la profondeur des infrabasses et le goût modéré pour les incursions fugaces chaudes issues de la world music.
Deadbeat est constant en terme de qualité mais signe ici son meilleur opus, parfaitement inscris dans l’air du temps, avec une petite note techno dubstep palpable. Ce style qui a ébranlé les musiques électroniques, aura finalement réussi à infiltrer la sphère de la techno minimale. Deadbeat en a toujours fait partie sans y être totalement intégré. En continuant à évoluer avec son époque, sans omettre la capacité à hypnotiser les dancefloors, il garde toujours ses racines roots, et les fait perdurer dans ce style où le dub a - lui non plus - jamais eu sa place.
Chroniqué par
Kiteklat
le 31/10/2008