Révélation française de la célèbre maison
Hymen,
Nebulo signe avec
Ãvutmã son deuxième album. On retrouve dans la musique de
Nebulo tous les ingrédients qui font d'
Ãvutmã un produit 100 % IDM. Les grooves rappellent ceux de
Clark. L'ambiance évoque les travaux d'
Hecq. Le tout a une vague parenté avec
Autechre.
Nebulo fait parti de cette frange d'IDM qui aspire à plonger l'auditeur dans un engourdissement dépressif. Les claviers pleurent leur chant sur de précieuses rythmiques cristallines. Les compositions sont des constructions fragiles qui oscillent sans cesse entre l'explosion et la rupture.
Ãvutmã allie l'orgue sacré aux cloches de verre célestes tintant les unes contre les autres avec délicatesse.
Nebulo cultive tantôt la dissonance pour donner à ses fantasmagories un parfum de mélancolie (
Lactoz Pill), tantôt l'harmonie légère et stéréophonique pour les rendre féériques (
Stramir). Son IDM est bien ficelé, il est vrai, mais on pourra regretter qu'il peine à se distinguer de la production actuelle. Les quelques accents post-rock sur
Coton-poudre ou indus sur
Videogamma ne seront guère que les seules surprises qu'il nous réserve. L'album est bon mais n'apporte rien de neuf, si ce n'est qu'une façon de plus de faire une musique déjà entendue. Qu'à cela ne tienne, ce bémol ne vient en rien entacher la qualité d'
Ãvutmã. Les amateurs du genre sauront reconnaître dans ses compositions précautionneuses une maîtrise du glitch qui n'a pas à rougir de ses influences.
Chroniqué par
Tehanor
le 19/10/2008