Première sortie d’un tout jeune label plus que prometteur, Adluna Records, You Can Burn A Corpse But You Can’t Kill A Ghost, du duo de Brooklyn Pure Horsehair déploie son camaïeu folk de la plus belle des manières, en live, électrique et acoustique.
Enregistré à Rouen dans une ancienne chapelle médiévale (et il semble bien que le génie du lieu ait opéré) et devant un public recueilli, le set donné à entendre ici correspond parfaitement à la manière dont le duo décrit sa musique : de la musique de chambre rock’n’roll primitive. Pas de fioritures ici, mais une musique hantée de bout en bout (Geronimo, On Looseleaf With Sharpie), mélancolique et toujours en tension et un art d’entremêler les guitares qui rappelle par endroits Nels Cline, Television (voir le très beau morceau d’ouverture, Trees (EEG)), et plus souvent un folk mutant et sophistiqué malgré son relatif dépouillement.
Rien d’étonnant pour un duo qui a accompagné Ceramic Dog (le trio de Marc Ribot), Secret Chiefs 3, Carla Bozulich, Will Oldham et Lou Reed : cette diversité des pratiques s’entend et les savoir-faire développés aux côtés de musiciens ou de formations à l’identité bien affirmée convergent, éclosent et s’unifient dans ces neufs compositions. Reste à souhaiter que le duo se fasse davantage connaître en France – l’entité Pure Horsehair reste confidentielle même aux Etats-Unis – et qu’Adluna Records continue sur cette voie.
Chroniqué par
Mathias
le 26/09/2008