Onze sorties depuis 2003, ce pourrait presque être le rythme de croisière de
Jean-Louis Murat. Mais c’est celui de
Bonnie 'Prince' Billy. L’auvergnat du Kentucky en est déjà à quatre productions pour la seule année 2008, et l’on attend encore pour la fin de l’année un double album, un livre et quelques EPs. Lui qui affirmait, en 1998, que « de toute façon, après avoir terminé un album, il est important de pouvoir ne rien faire et attendre »…
Véritable stakhanoviste du folk,
Will Oldham ne semble pas avoir de quelconque souci d’inspiration. Quoi que.
Lie Down In The Light, énième album d’une discographie qu’il est décourageant de recenser, n’a que peu de chance de faire date. Même si les balades de
Bonnie 'Prince' sont toujours aussi gracieuses, si la préciosité de ses compositions et le sens de la mélodie semblent inébranlables, les recettes sont désormais connues. Son americana ici rehaussée de cuivres (
So Everyone), son folk version enterrement (
What’s missing is) et son rythme toujours aussi semblable sont comme des invariants qu’il serait peut-être bon, un jour, de questionner. Comme il serait bon d’oublier la très bigote
I’ll Be Glad.
Comme Jacob qui, combattant avec l’ange, se mesure à Dieu,
Will Oldham ferait bien de lutter contre l’immuable autorité d’un schéma qu’il ne cesse de reproduire et, enfin, de se mesurer à plus fort que lui.
Chroniqué par
Igor
le 22/09/2008