Derrière
Son Lux se cache essentiellement un homme : Ryan Lott. Pianiste rebelle, compositeur hors pair, musicien touche à tout, le petit prodige nouvellement signé chez
Anticon accouche là de son premier opus. Et quel opus ! Déboussolant d'abord l'auditeur avec un
Break qui fait fi de toutes les règles en la matière, le New-Yorkais enchaine les pièces qui rivalisent d'ingéniosité les unes les autres. Quelque part entre la folk de
Sufjan Stevens, l'indietronica de
The Notwist, voire même l'abstract hip hop d'
Alias,
At War With Walls And Mazes déroge à tout ce qui pourrait permettre de le cerner. Les morceaux sautent allègrement d'un genre à l'autre sans sembler s'imposer de limites. Les structures ne répondent à aucun format.
Son Lux bouscule les conventions et met tout en œuvre pour leur prévaloir des émotions à l'état brut. Même si le chant et le piano restent centraux dans l'album, Ryan Lott n'hésite pas à s'affranchir de son poste pour aller tâter de l'harmonica, de la batterie ; quand ce ne sont pas ses amis saxophoniste, flutiste, bassiste, ou violoncelliste qui viennent lui prêter main forte.
Au fil de l'album,
Son Lux ne perd jamais de sa limpidité. Il ne tombe ni dans l'excès, ni dans la gratuité, car chaque élément trouve sa place avec une logique implacable, une évidence qui prouve à quel point le siège de compositeur dans lequel il pose volontiers ses fesses lui sied à merveille.
Anticon confirme avec
Son Lux son excellente intuition pour dénicher des pépites. Si je n'ai pas toujours adhéré à ce qui est sorti de ses usines, j'ai plus de mal à concevoir qu'on puisse rester indifférent à
Son Lux. Le bonhomme en a dans le ventre. Alors il aura beau fredonner inlassablement "I have nothing to say", ses fréquentes productions laissent penser que nous n'avons pas fini de l'entendre s'escrimer au piano.
Chroniqué par
Tehanor
le 11/09/2008