Apparat est un grand. Que cela plaise ou non, il va bien falloir l’admettre. Caché dans l’ombre d’Ellen Allien à l’époque de leur collaboration sur Orchestra of Bubbles, l’Allemand s’était véritablement révélé en 2007, et l’éclosion de la perle Walls.
Soucieux de la bonne santé auditive des amateurs d’envolées synthétiques, le garçon a décidé de prescrire un double album de remixes qui soignera bon nombre de tympans. Comme un Doliprane rouge et blanc, Apparat propose deux exercices d’assouplissements des oreilles. Sans se mettre en avant, Sascha Ring revisite quelques-uns de ses amis avec la maîtrise de l’emphase qu’on lui connaît. Plus effacé, il laisse ensuite le loisir à quelques grands noms de revisiter ses œuvres, en majorité extraites de Walls. On trouve dans ce casting les surdoués de Telefon Tel Aviv, le tendre Boys Noize ou les raffinés Modeselektor.
Parfois violent et agressif comme sur Shine Shine où il revisite Boys Noize, ou plutôt aérien sur Where he at, Sascha Ring prouve une nouvelle fois ses compétences de Dj. Maniant les sons électroniques comme une arme de destruction subtile, l’Allemand réussit dans tous les domaines. On le savait doué, mais Things to be frickled enfonce le clou. Surprenant même comme sur Moderat où Apparat se lâche, bien aidé par le riddim de Paul St Hilaire.
Tout n’est pas parfait et certains titres donnent plus l’impression d’être bruyants plutôt que musicaux. Exemple avec Nathan Fake où les respirations électronisées fatiguent rapidement l’oreille, défaut que l’on peut rarement reprocher à Apparat. Quand à l’énième remix de Fractales, on se demande quel intérêt il revêt. Il reste agréable à l’écoute et respectueux de l’original même si la clarinette semble avoir été enregistrée sur un Bontempi.
Bref, sans être indispensable dans ta bibliothèque multimédia, Things to be frickled y trouvera logiquement sa place, calé entre ton premier Cd d’Ace of Base que tu ne sors que pendant tes soirées arrosées et le double live de Pink Floyd. On pourrait reprocher à certains de pondre des remixes pour renflouer leur compte en banque ou simplement par impatience d’évacuer un surplus musical comme une diarrhée aïgue… On soulignera l’utilité de cet exercice pour Sascha Ring.
Chroniqué par
Camille
le 05/08/2008
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