Sur Hypernatural #3 – suite évidente d'Hypernatural #2 et fin d'une trilogie annoncée – Yoshio Machida se remet aux collages, redit les natures différentes de sa musique électroacoustique quitte à parfois alourdir son propos.
Parti d'un field recording lointain et de manipulations concrètes, Machida peut construire une ode étrange à la naïveté (Scene 05), évoquer des paysages sans tomber dans un naturalisme béat (Scene 27) ou opposer d'autres chants d'oiseaux à une intervention acoustique éreintée jusqu'à faire naître chez l'auditeur une curiosité peu commune (Hypernatural).
Loin de ces réussites, il peut aussi se contenter d'une ambient pop brouillonne, embouteillages de notes de steel-pan passées à l'envers, de nappes électroniques fades, de brouillages radio et de larsens dépassés (Camouflage). Penché sur un infiniment petit un rien stérile, il relativise du coup ses constructions plus ambitieuses, qui doivent lutter pour faire d'Hypernatural #3 un document tout juste valable d'un corpus enregistré d'habitude plus inspiré.
Chroniqué par
Grisli
le 06/05/2008