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A Silver Mt. Zion

: 13 Blues For Thirteen Moons



sortie : 2008
label : Constellation
style : Post-Rock

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Tracklist :
13/ 1,000,000 Died To Make This Sound
14/ 13 Blues For Thirteen Moons
15/ Black Waters Blowed/Engine Broke Blues
16/ BlindBlindBlind

L'effet de surprise devient une habitude avec A Silver Mount Zion, à chaque album. Jamais exactement les mêmes instrumentations, nom de groupe changeant selon les albums – son style se caractérise par le changement et le butinage entre les envolées symphoniques de GY!BE et la freak-folk (Animal Collective en tête) qui souvent tend à supplanter le post-rock dans les avant-gardes Montréalaises. L'album commence par 12 pistes de feedbacks et autres bruits, de 4 à 12 secondes chacune, pour préparer à l'inhabituel qui se profile dans les quatre morceaux.

Ici, la rupture avec Horses in The sky est manifeste, dans le retour à une longueur de morceaux et à une instrumentation plus Godspeedienne ("musique de chambre"). Ce qui permet une ressemblance d'intensité très réussie entre l'effet du live et celui de l'album (violons, violoncelle, contrebasse, basse, batterie, et seulement une guitare), mais surtout dans les élans bruyants et violents qui ponctuent les différents mouvements de chaque morceau, toujours aussi manifestement engagé politiquement. A Silver Mount Zion plus rock que jamais ?... 1.000.000 died to make this sound commence en pizzicati, entre le folk et la musique de chambre, pour se rompre au fil de la guitare distordue d'Efrim, intimant aux cordes d'entrer dans la répétition de thèmes colériques. Le chant est très présent, les chœurs forment une ponctuation rythmique qui vient s'ajouter à la rythmique lourde et sombre. Les harmonies sont toujours empruntes d'inspirations originales, entre les musiques ethniques et la musique classique, effleurant la limite du rock mais sans s'y complaire. Les crescendos ouvrent sur des vagues de dissonances et de vacarme dont le groupe ne nous avait pas forcément donné l'habitude, mais qui débouchent sur une déferlante symphonique presque triomphale et des incantations collectives à l'accompagnement minimaliste.

13 blues for thirteen moons a été bien choisi pour labelliser cet album. On y retrouve toutes les prétentions charmantes du post-rock, mais aussi un Silver Mount Zion qui ne se laisse plus cataloguer dans la "boîte à musique triste", ce qu'on peut reprocher notamment à He's left us alone... Le ton est résolument celui de la colère, dès le départ, et parfois même de l'espoir acharné, en tout cas d'après la verve et les cris d'Efrim, et d'après les unissons de voix très tribaux et intensément hypnotiques. Ce morceau, qui dès le départ interpelle par son rythme simple et pesant et la voix invocatoire d'Efrim, tient son effet lancinant autant que déterminé dans la structure décidée du deuxième mouvement, en 9/4, mesure dont l'irrégularité latente ne fait qu'accentuer une sorte de fascination à la limite du mystique. Deuxième mouvement qui apparaît après une rupture assez inattendue de guitare saturée, en un clin d'oeil amusé au métal. Cette phrase en 9/4, répétée dans tout le mouvement, finit par devenir l'occasion d'un unisson instrumental hallucinatoire, technique qui revient dans les titres suivants, propice à une saisie presque méditative des diverses évocations de ces structures harmoniques, mélodiques et rythmiques inhabituelles.

Les deux derniers morceaux mettent en scène une guitare très souvent saturée et guidant les crescendos et accalmies selon l'ambiance qu'elle impose. On constate que la voix est encore plus prépondérante dans cet album, ce qui peut provoquer un certain pincement agacé, rapidement pondéré par le fait que chacun des membres a plus ou moins sa place au micro, et que les chants sont plus des pointes d'interpellation tribale qu'une mise en avant du "chanteur." Ainsi que des ponctuations de l'atmosphère proposée au fil des morceaux, comme dans le langoureux et onirique Blindblindblind, qui rappelle les élans rêveusement souriants d'espoir de Pink Floyd. A scander à six voix, entre joie et amusement, dans le métro : "Some hearts are true."



Chroniqué par Lou
le 26/03/2008

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