Restes d’un enregistrement de 1993 – cinq heures desquelles sont déjà sortis les albums Translations et Raining Fire –, Blue Shadows donne une dernière fois à entendre Charles Gayle mener une formation rare : qui oppose le leader aux contrebassistes William Parker et Vattel Cherry – le premier bandonnant quelques fois son instrument de prédilection pour un violon ou un violoncelle, quand il arrive au second de passer aux percussions – et au batteur Michael Wimberly.
Auprès de sa section rythmique renforcée, Gayle intervient exclusivement au ténor, traînant ses aigus déchirants parmi les mouvements d’archets ombrageux ou dérivant au gré d’une inspiration toute aylérienne. Ne renonçant jamais à revoir ses propositions, Gayle ne cesse d’étendre son propos, oblige ses vitupérations à démontrer l’honnêteté qui les anime. Jusqu’à feindre l’essoufflement, sur In Sorrow, qui conclut dans les hauteurs une sélection raffinée pour laquelle Silkheart a bien fait d’attendre.
Chroniqué par
Grisli
le 09/01/2008