Il est parfois des injustices qu’il faut savoir réparer. Comme le grand bruit que fait
Jens Lekman, et le grand cas que font certains de sa musique. Son troisième album,
Night Falls Over Kortedala, devra donc passer sous nos fourches caudines.
Jens Lekman a un talent rare qu’il faut lui reconnaître : il parvient à ressusciter les Stubing, Isaac, McCoy et autres légendes des années 1970 et 1980. Et oui,
Lekman figure en bonne position pour la place – ô combien prisée – de nouveau compositeur pour La croisière s’amuse, version 2007. Son
Sipping On The Sweet Nectar est confondant de bons sentiments et de mauvaises idées. On voit bien la tentative de récupérer les sons chauds et groovy de
Roy Ayers, mais les intentions ne suffisent généralement pas.
Les sons mielleux (
A Postcard To Nina) sur lesquels le Suédois démontre ses limites de crooner s’enchaînent avec une aisance désarmante. Les titres les plus électro sont encore les plus cheap, comme ce confondant
I’m Leaving you Because I Dont’ Love You, où l’on peut voir un clin d’œil foncièrement raté aux compositions d’un
Jay Jay Johanson, nettement plus doué. Le faux funk de
Kanske Ar Jag Kar I Dig n’arrange rien à l’affaire… L’instrumentation grandiloquente fait face à la pauvreté des compositions.
Jens Lekman s’enfonce progressivement à mesure que ses titres défilent. Il est même parvenu à ne rien faire de la superbe voix de sa compatriote
Frida Hyvönen. Allez, on arrête là.
Chroniqué par
Igor
le 18/11/2007