Il est des labels dont on est sûr qu'ils sont un gage de qualité.
Dial fait partie de ceux-là et chacune de ses sorties est un mini-évènement pour tout amateur de deep house et plus généralement de musique atmosphérique. Après
Lawrence et
Pantha du Prince, attardons-nous aujourd'hui sur
Efdemin et son premier album intitulé...
Efdemin.
De house vocalisée et sur-gavée de nappes à la
Luomo, il n'est point question ici. La démarche de
Philip Sollman s'inscrit plus dans un minimalisme hypnotique avec basses rondes (
Further back, April fools) et rythmiques sèches en pagaille. Pourtant lorsque le son devient trop aride, l'allemand réussit toujours à placer une vague de clavier (
La ratafia), un sample de voix discret (
Stately, yes) pour humaniser le tout et finir par lui donner une étrange saveur intemporelle.
April Fools l'illustre parfaitement : entre extraits de chants ethniques arrachés au passé et musique robotique hautement futuriste,
Efdemin semble trouver un point d'équilibre dans le présent et parvient ainsi à figer le temps.
Tout l'album agit ainsi comme un trou noir, où temps et espace ne sont plus. La redondance de beats fins, de douces mélodies, entraine alors l'auditeur dans un typhon onirique, duquel il ne peut s'extirper que lorsque la musique s'arrête.
A la manière d'un glacial vent d'hiver traversant une ville abandonnée, le son
Efdemin a aussi quelque chose d'engourdissant. Sur
Salix Alba, on se remémore même avec plaisir les souvenirs givrés de
Norken sur
Our memories of winter.
Au total dix pistes de house ennivrante, résolument mentale et tellement classieuse. Bref encore une pépite à mettre au compte du label allemand qui ne se trompe décidément jamais.
Chroniqué par
Fabien
le 28/10/2007