Auprès de Don Cherry, Gary Peacock et Sunny Murray, Albert Ayler enregistrait en 1964, dans les locaux de la radio d’Hilversum (Pays-Bas), cinq de ses compositions et une autre de Cherry.
La singularité du saxophoniste est telle que parler de cette séance revient à redire ses manières de faire distribuées partout ailleurs : qui développent un hymne minuscule (Angels) avant d’exposer leur angoisse sous les ors d’un lyrisme baroque (No Name, et l’entente idéale aux côtés de Murray), puis d’aller voir du côté d’un blues à noircir encore (Ghosts).
Dans le même temps, le quartette donne l’impression d’hurler ici moins fort que d’habitude, déposant plus sagement – mais on sait que tout est relatif – toutes les valeurs qui font le jazz d’Ayler : plaintes arrachées aux vents, dissonances motivantes et indépendance allouée à la section rythmique. Bienvenue, la variation s’avère d’autant plus percutante.
Chroniqué par
Grisli
le 19/10/2007