Drôle de nom d’album qu’
Upgrade to mutant sheep … mais il faut savoir que derrière la musique des Lyonnais Eric Blanché et Olivier Charrel se cache aussi un état d’esprit, un message de révolte face au consumérisme ambiant actuel et à l’attitude de mouton que prend souvent l’homme dans ses actes… On s’attend donc plutôt ici à un album plus déménageur qu’autre chose… Voyons donc ce que cet opus a dans le ventre.
Le duo attaque pied au plancher avec
Balnäv, mélange de breaks vrillés, limites noisy, et de bribes de mélodies délicates…drôle de maelstrom musical… La suite est du même acabit et l’on sait d'ores-et-déjà que l'on a pas à faire à des comiques de l’électro, mais plutôt à des Nostradamus en herbe.
Attack of the mutant sheep le confirme (et pas uniquement par son nom !): le tempo augmente, on s’approche d’un genre hybride de big beat, la basse vrillée rajoute un côté
Justice à ce track taillé pour le dancefloor !
Tout droit sorti d’un bande son de
Blade, le titre suivant nous entraine dans une course-poursuite schizophrénique dans les rues sombres de Los Angeles. La suite se veut dans la même lignée, en plus mélodique et avec un beat digne de la période acid de Richard D.James sous son pseudo
AFX.
Puis les sonorités s’assombrissent encore, le temps se gâte sur Lyon (ville d’origine de nos deux compères), avec deux morceaux massifs emportés par une pluie de breakbeats incisifs et des lignes de basses bourdonnantes. Retour à la normale avec un
Flock of birds plus abstract hip-hop ; on parvient même à entrevoir un semblant de mélodie auquel ne nous avaient pas habitués jusque là Slush et Praktisch. Un peu comme une marguerite au milieu du béton de la ville. La fin de l’album finit d’ailleurs en douceur avec les deux tracks très électronica
Skat et
Red Girl, et surtout avec l’ambient
Ansi.
Ce qui est sûr, c’est que ces deux gaillards nous délivrent ici un album de bonne facture avec un style finalement proche de celui de
Vadim Vernay. En revanche, pour l’originalité il faudra repasser mais qu’importe, la débauche d’énergie aura déjà été convaincante. Le message est passé.
Chroniqué par
Fabien
le 28/06/2007