Deux ardents défenseurs de l’improvisation - le saxophoniste John Butcher (aux côtés de Derek Bailey ou John Stevens, entre autres) et la batteur Paal Nilssen-Love (fidèle partenaire de Ken Vandermark et Mats Gustafsson) - alliaient en 2001 leurs pratiques déviantes sur Concentric.
Emporté dès Pipestone, le duo combine les notes éreintées et les bruits de clefs du soprano et l’exaltation sans frein de la batterie, interroge l’amas d’expérimentations de différentes origines (cymbales grinçantes et sifflements du saxophone sur Point Lobos) ou impose une période de déconstruction échevelée à l’invention par Butcher d’une mélodie hantée par Prokofiev (Mono Lake).
Pas satisfaits encore, Butcher et Nilssen-Love s’attaquent à The Stob, pièce maîtresse de l’ouvrage sur laquelle s’affrontent les rauques d’un saxophone bientôt rattrapé par ses aigus et les propositions changeantes d’une batterie évaluant la profondeur de ses toms. L’entente est impeccable et, pour mieux la sceller, le duo multiplie les répétitions mélodiques avant de s’en aller. Content, qui peut se dire satisfait après avoir fait preuve d’exigence.
Chroniqué par
Grisli
le 21/05/2007