Installé depuis quelque temps déjà à l'auberge du label hollandais Sending Orbs,
Secede livre avec
Vega Libre son deuxième album pour la maison. Alors que
Tryshasla, sa précédente production, développait une longue narration musicale, calme et ouatée, on découvre ici un travail bien plus abouti quant à sa forme et délivré des contraintes thématiques.
Conçu comme une suite, multipliant les rythmes et les figures de style dans un habile dégradé de climats, le mini album ne craint pas les expérimentations. Peu avare de sa matière,
Secede parvient aussi bien à tenir dix minutes d'un dub inventif qu'à balancer quatre mesures de kick avant de passer à autre chose.
Ainsi, on voit alterner des pistes brèves, foisonnantes, et des thèmes longuement et patiemment développés. Dans ce dernier genre, le morceau éponyme invoque d'emblée l'esprit de
The Orb : long dub electro, infusé de délais et de bleeps,
Vega libre a le roulis agréable du
Cool harbour des sus-cités. Avec
The Citadel au contraire, Secede cuisine une brève rhapsodie qui lorgne vers le
Lifeforms de
FSOL - et souffre d'ailleurs de la même propension à tasser cent soixante-dix samples en trois minutes. Enfin, moins matamore et plus élaboré,
The Marvel constitue une petite perle d'ambient-house legère et chaloupée. Un régal.
Inutile de préciser, donc, que notre hollandais planant, dont les créations sont inspirées et impeccablement construites, porte très haut l'héritage des totems anglais de l'ambient. Sans compter, du reste, qu'une troisième figure tutélaire - et non des moindres - se fend d'un remix enchanteur du morceau principal :
Tetsu Inoue. On ne peut qu'espérer que
Secede multiplie les créations et les collaborations de l'envergure de
Vega Libre.
Chroniqué par
Hayaji
le 04/05/2007