En 1963, en compagnie de Gavin Bryars, le guitariste Derek Bailey et le batteur Tony Oxley inaugurent au sein du projet Joseph Holbrooke une collaboration longue d’une quarantaine d’années mise au service d’une musique improvisée et radicale. Enregistré à Londres en 1975, The Advocate donne la mesure de l’acuité de leur dialogue.
Frénétique, le duo mêle les précipitations percussives à des accords de guitare laissés en suspens, tente de tirer partie d’interventions électroniques jugées sur l’instant (larsens, notes découpées et traitements sonores divers) ou préfère tout sacrifier à une tension sèche, au son des arpèges étouffés de Medicine Men. Pour renouveler leur propos, Oxley et Bailey jouent ailleurs, et entre autres façons, de silences et de discrétion appliquée à leur jeu (Playroom).
En guise de conclusion, Tony Oxley revient seul avec The Advocate, pièce enregistrée en 2006 en hommage à un partenaire récemment disparu. Là, le batteur multiplie les phases convulsives, qu’il cloisonne à l’aide de déconstructions à la dérive – grincements de cymbales, saccades électroniques et recours privilégié à une acoustique sous tension. Et referme, magnanime, un document à plus d’un titre de premier ordre.
Chroniqué par
Grisli
le 02/05/2007