Déjouer la machination du couple guitare / machine-à-sons, ce pourrait être l'une des tâches de la musique pour ce début de siècle. Mais quelle machination? Celle qui, disons-le ainsi, tendrait à faire croire en une opposition — qui reste encore à dépasser dans la musique — entre deux registres : l'analogique et le digital, l'organique et le synthétique.
Or, il y a une génération — à laquelle on suppose que
Mosa appartient — pour laquelle cette opposition n'a pas de sens, comme si la dichotomie instruments / machines n'avait jamais eu lieu d'être.
C'est ainsi que les trois premiers titres de ce
Debut e.p. allient avec un naturel déconcertant textures, rythmes et mélodies synthétiques avec les lignes "post-rock" de la guitare, faisant entendre une musique qui n'est pas hybride — puisqu'elle ne procède pas du mélange de deux registres hétérogènes — mais double. Deux sources pour une musique unique, qui n'en serait encore qu'à ses balbutiements. C'est en ce sens aussi que
Song of Where peut sonner comme une déception, comme rejetée à la fin, en attente d'un nouveau commencement. Même si le thème n'est pas sans intérêt, il n'est exploité que sur le seul registre synthétique produisant en quelque sorte un effet d'appauvrissement de la musique, privée de l'une de ses sources.
Si
Mosa pèche parfois par manque d'originalité et si les samples mériteraient plus d'attention, il ne manque ni de personnalité, ni d'idées, et son
Debut e.p. est plus que prometteur.
N.B.
Debut e.p. est téléchargeable gratuitement sur le site de
Mosa.
Chroniqué par
Jérôme Orsoni
le 11/01/2007