En septembre 2003, au Termite Club de Leeds, Frode Gjerstad élevait en compagnie de Nick Stephens (contrebassiste et créateur du label Loose Torque) et de Paul Hession (batteur aperçu auprès de Derek Bailey, Peter Brötzmann ou Evan Parker) trois titres à la gloire d’un jazz flamboyant.
A la clarinette basse, d’abord, il enchaîne les aigus et invite ses partenaires à faire dérailler une pièce soutenue - grincements de l’archet de Stephens et ponctuation chaotique d’Hession. Si, sur la fin de Meeting at the Adelphi, le contrebassiste rêverait d’imposer un gimmick conciliateur, ses espoirs seront anéantis par The L Shaped Room : pièce plus accidentelle encore, bousculée sans cesse par les pratiques déviantes de Gjerstad, passé à l’alto.
Emmené davantage par Stephens – qui multiplie les propositions d’ouverture -, Brewers Tap combine d’autres aigus de clarinette basse, déposés plus discrètement, et le soutien instable mais efficace de la section rythmique. Avant de servir un swing, et de laisser le champ libre à un solo brillant de saxophone alto.
Le plus souvent frénétique, Live at the Termite Club profite de circonstances diverses – pratiques instrumentales iconoclastes, retenue tout à coup nécessaire ou rôle du leader soudain partagé – pour se voir attribuer une place de choix parmi le nombre des enregistrements de Gjerstad.
Chroniqué par
Grisli
le 11/01/2007
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